Contraints à faire la quasi-totalité de leurs cours à distance, les étudiants des cégeps et des universités « ont besoin d’oxygène » en vue de la session d’hiver, reconnaît la ministre de l’Enseignement supérieur Danielle McCann, qui envisage des mesures légèrement assouplies dans ces établissements cet hiver.

Depuis que presque tout le Québec est plongé en zone rouge, les étudiants du postsecondaire passent le plus clair de leur temps derrière un ordinateur pour suivre leurs cours et en ressentent les effets sur leur santé mentale. Mardi, trois étudiantes d’un cégep de la métropole s’inquiétaient pour la suite des choses dans une lettre ouverte publiée dans La Presse.

La ministre de l’Enseignement supérieur dit les avoir entendues. « Les étudiants veulent voir un peu de lumière au bout du tunnel pour la session d’hiver. On a eu de bonnes nouvelles avec les vaccins et on pourrait avoir une situation différente au printemps et à l’été, mais pour l’hiver il faut être réaliste et penser à une stratégie pour passer à travers », estime Danielle McCann.

Elle ne veut toutefois pas donner de « faux espoirs ». « On ne reviendra pas à ce que c’était au début de la session, on est en zone rouge. Mais ça peut être quelque chose de très léger, une rencontre de temps en temps qui peut faire énormément de bien à nos étudiants », poursuit la ministre.

En entrevue téléphonique avec La Presse, Mme McCann évoque certaines possibilités, parmi lesquelles figurent des activités en petit groupe, la location de locaux dans des hôtels pour favoriser la distanciation, une vie étudiante accrue, tout ça dans le respect des mesures sanitaires.

La ministre de l’Enseignement supérieur affirme que des discussions sont en cours avec la Santé publique à ce sujet. « On aimerait que la décision se prenne le plus rapidement possible parce qu’on planifie déjà la session d’hiver. On a besoin d’une décision promptement », souligne Danielle McCann.

En point de presse mardi, le premier ministre François Legault a lui aussi indiqué que des discussions à ce sujet sont en cours avec la Santé publique mais a ajouté que « pour l’instant, y’a pas d’assouplissements d’ici le 23 novembre ».

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) demande pour la prochaine session l'établissement d'un seuil minimal en présence pour ses 78 000 membres étudiants et l'uniformisation des pratiques en matière d'enseignement à distance.

Les propos de la ministre constituent un premier pas « vers un idéal d'écoute et de transparence envers les personnes étudiantes», dit la présidente de la FECQ, Noémie Veilleux.

« Cela dit, il importe maintenant de passer de la parole aux actes, et ce rapidement », conclut-elle.