Le gouvernement Legault augmente de cinq à dix millions de dollars les compensations aux commissions scolaires pour la baisse des taxes scolaires, afin de préserver des fonds destinés aux écoles en milieu défavorisé.

Le ministre des Finances, Eric Girard, a déposé un amendement en ce sens à son projet de loi instaurant un taux unique de taxation scolaire au Québec. Ce taux est abaissé à 10,54 cents du 100 $ d'évaluation. Québec joue au yoyo avec l'estimation des coûts de la mesure : il a d'abord évoqué 700 millions, pour ensuite parler de 900 millions, et M. Girard a mentionné 800 millions mercredi.

Les pertes qu'enregistreront les commissions scolaires seront compensées par le gouvernement.

Or, le Conseil de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal, qui perçoit les taxes pour les commissions scolaires francophones et anglophones de la métropole, avait soutenu que la décision du gouvernement allait lui faire perdre des revenus d'intérêt sur les montants de taxes facturés, environ quatre millions. Cette cagnotte était destinée à l'ajout de professionnels et de services aux élèves dans les écoles en milieu défavorisé. La compensation du gouvernement ne couvrait pas cette perte de revenus, déplorait-il.

La présidente de la Commission scolaire de Montréal, Catherine Harel Bourdon, a dénoncé cette situation dans un texte paru dans La Presse mercredi. D'autres commissaires ont soulevé cet enjeu au cours des dernières semaines.

« Les commissions scolaires ont exprimé qu'elles perdent des revenus qui sont marginaux, mais extrêmement importants parce que ces revenus sont dédiés aux clientèles défavorisées. Moi, j'ai écouté ça, je suis allé au conseil des ministres, et j'ai été chercher les fonds nécessaires », a affirmé Eric Girard, qui a déposé des amendements mardi. On parle de cinq à dix millions pour l'ensemble du Québec.