Même s'il y a pénurie d'enseignants dans bien des régions, le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, ne craint pas d'en manquer pour ouvrir des classes de maternelle 4 ans, tel que promis. Il fait le pari qu'en améliorant leurs conditions de travail, plusieurs de ceux qui ont quitté le milieu reviendront à l'école.

De passage à Montréal, vendredi, le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur a réitéré son engagement de rendre les maternelles pour les enfants de 4 ans accessibles d'ici cinq ans, même si cela supposera des coûts élevés et que la mesure est loin de faire consensus dans le milieu.

Certaines commissions scolaires ont fait savoir qu'elles manquaient déjà d'espace et de personnel enseignant. Plusieurs reportages ont fait état soit d'un manque d'enseignants et de suppléants, soit de nouveaux enseignants qui quittent la profession quelques années seulement après leur arrivée, déçus.

Les syndicats d'enseignants ont déjà évoqué la difficile intégration des élèves en difficulté d'adaptation, les classes nombreuses, le manque de soutien par des professionnels de l'éducation, le manque d'autonomie professionnelle des enseignants, sans compter les mauvaises conditions salariales.

« Je ne pense pas que sur cinq ans, ce sera un enjeu. On a le temps de rapatrier des enseignants qui ont quitté la profession parce qu'ils étaient découragés des mauvaises conditions », a-t-il opiné.

Et pour les convaincre de revenir dans la profession, il a son plan. « On va faire de la publicité, on va leur dire qu'on a besoin d'eux et qu'ils peuvent s'épanouir dans le réseau scolaire. Avec notre gouvernement, il va y avoir davantage de services aux élèves, davantage d'aide aux enseignants et des revenus plus intéressants. Moi, j'ai confiance », a-t-il lancé.

Il martèle que son gouvernement va améliorer tant les conditions d'enseignement que les conditions de travail des enseignants. Par exemple, il a déjà promis plus de récréations ; il compte offrir plus d'activités parascolaires et plus de sorties culturelles.

L'échelle de traitement des enseignants est fonction non seulement de l'ancienneté, mais aussi de la scolarité de l'enseignant. Au premier échelon pour l'année scolaire 2018-2019, le salaire est de 41 390 $. Il est de 48 890 $ au cinquième échelon, de 60 203 $ au 10e échelon, de 74 135 $ au 15e échelon.

La prochaine négociation des conventions collectives avec les syndicats d'enseignants, à savoir la Centrale des syndicats du Québec et la Fédération autonome de l'enseignement, aura lieu en 2020. La CSQ représente également des milliers de professionnels de l'éducation et d'employés du soutien scolaire.

Le ministre a fait ces commentaires après qu'il eut pris la parole devant 600 convives réunis par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.