De nombreuses écoles primaires interdisent aux élèves de se chamailler dans la cour, mais un établissement de la région de Québec a décidé d'aller à contre-courant en déterminant plutôt une zone où les enfants sont encouragés à le faire.

Appelée zone d'« activités ludiques turbulentes », elle permet aux jeunes de la maternelle à la 4e année de l'école des Quatre-Vents, à Saint-Apollinaire, de se chamailler, tant qu'ils restent dans un périmètre défini par des cônes orange.

« Ils ont le droit de s'agripper, de se tirer, de se rouler l'un par-dessus l'autre, de s'empiler, mais il faut toujours garder en tête que c'est volontaire et que si un enfant veut se retirer, il utilise le mot magique : "stop", explique la directrice de l'école, Shirley Bernier. Ce n'est pas une zone de règlement de comptes. »

Il n'a pas été envisagé de permettre aux 480 enfants de l'école de se chamailler dans toute la cour de l'école, puisque cela aurait pu causer trop de blessures, croit la directrice. « On veut leur permettre de se chamailler, mais dans un endroit sécuritaire et surveillé par des enseignants ou des éducatrices en service de garde », poursuit Shirley Bernier.

Des parents inquiets

Malgré les nombreuses précautions qui ont été prises, l'initiative a suscité des craintes chez certains parents.

« Quand on a ouvert la zone, on a eu des messages de parents qui nous disaient : "Enfin, vous laissez les enfants être des enfants !" Mais en janvier, on a eu des messages de parents inquiets, qui avaient peur que leurs enfants se fassent mal. Il faut dire qu'il y a eu des faussetés qui ont circulé sur les réseaux sociaux », explique Shirley Bernier.

Elle ne voit pour l'instant que des avantages à cette nouvelle zone, surtout chez les petits, qui ont davantage besoin de faire du « corps-à-corps, comme de la lutte », dit-elle. Quand les élèves reviennent en classe, ajoute la directrice, ils sont plus disposés à apprendre.