Les parents d’un élève de quatrième année de Montréal ont appris la veille de la rentrée scolaire que leur fils devrait changer d’école, faute de place. Les règles administratives de la commission scolaire ont beau avoir été respectées, leur enfant en fait les frais, déplorent-ils.

Samuel Champagne et son conjoint ont inscrit leur fils à l’école Notre-Dame-du-Foyer en mars dernier, soit deux mois après la période d’inscription officielle de la Commission scolaire de Montréal (CSDM).

Ils venaient de déménager dans le quartier Rosemont et ont, pendant quelques mois, conduit chaque jour leur fils dans son école de la Rive-Sud, pour ne pas perturber la fin de son année scolaire.

Tristan, « hyper anxieux », a été préparé le mieux possible à la rentrée dans sa nouvelle école en la visitant. Ses parents l’ont aussi familiarisé avec le trajet qu’il aurait à faire pour s’y rendre, une marche d’à peine cinq minutes. Les frais scolaires ont été payés à l’école, les cahiers, achetés.

On fait notre travail de parents pour que ça se passe le mieux possible, et la bureaucratie donne un coup de pied dessus.

Samuel Champagne

À la veille de la rentrée mardi dernier, tandis que leur fils était au service de garde de l’école qu’il devait fréquenter, les parents ont reçu un appel de la direction qui leur annonçait que Tristan devrait changer d’école. « Il était passé 14 h », dit Samuel Champagne. Où irait alors leur fils ? On ne le savait pas.

« On nous a dit qu’il devait quand même aller à la rentrée, au cas où quelqu’un d’inscrit ne se présenterait pas. Tristan s’est installé, a rencontré son professeur, a placé ses affaires comme tous les autres élèves, et à la récréation, il a appris qu’il devait s’en aller », relate Samuel Champagne.

La nouvelle école de Tristan est dans le même quartier, un peu plus loin du domicile familial.

Les groupes sont pleins, dit la CSDM

À la Commission scolaire de Montréal, on indique qu’avec 26 élèves par classe, les trois groupes de quatrième année de l’école Notre-Dame-du-Foyer ne peuvent accueillir d’autres élèves.

« Les parents ont été informés aussitôt que la direction a constaté que les groupes étaient pleins », dit Alain Perron, porte-parole de la CSDM, qui ajoute que deux enfants de cette école ont dû être déplacés.

« L’argument qu’on nous donne, c’est qu’on s’est inscrits trop tard. Ce printemps, j’ai fait la navette de Montréal à La Prairie pour qu’il ne soit pas déstabilisé, mais ce que j’aurais dû faire, c’est le déraciner pour qu’il ait une place à l’école cette année. Il me semblait qu’en l’inscrivant six mois d’avance, ce serait suffisant », dit Samuel Champagne.

Le père de Tristan insiste : il est certain que son fils sera bien dans l’une ou l’autre des écoles et ne « part pas en guerre » contre leurs directions. Il en a, dit-il, contre le « protocole qui ne fonctionne pas ».

On ne peut pas déménager les enfants comme on déménage des boîtes, ajoute-t-il. « On me dit que l’an prochain, il pourra peut-être aller à l’école à côté de chez nous. Moi, je dis : “Vous ne pensez pas à l’enfant, vous me donnez un argument pour que je ne sois pas fâché.” »