Éric Racine, directeur général de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs (CSVDC), dans la région de Granby, reconnaît qu'il est rarement simple pour les enseignants de cibler les élèves qui risquent d'abandonner l'école, mais un nouvel algorithme pourrait leur venir en aide.

Dans une province aux prises avec l'un des pires taux de décrochage scolaire au pays, cette commission scolaire s'est dotée d'un algorithme permettant de repérer les élèves à risque et d'intervenir.

En collaboration avec des spécialistes des données du cabinet comptable Raymond Chabot Grant Thornton, Val-des-Cerfs a mis au point, l'an dernier, un calcul informatique qui s'est avéré d'une précision impressionnante.

Selon Éric Racine, ces calculs permettent de cibler les élèves de 6e année qui présentent un risque important de décrochage au cours des trois années suivantes avec un taux de précision de 92 %.

D'après le directeur général de la CSVDC, de nombreux élèves ont décroché sans que les enseignants ne les aient jamais considérés à haut risque.

« Si l'on prend un enfant qui avait 75 % une année, l'année d'après, il est rendu à 72 % et, l'année suivante, il est à 69 %. Il est toujours en situation de réussite, mais il y a une trajectoire. Lorsqu'on y ajoute plusieurs autres des 300 critères que l'on a regardés, ça nous donne un portrait très précis d'un potentiel décrocheur », explique M. Racine en entrevue à La Presse canadienne.

Pour développer son outil, le cabinet comptable a compilé 300 facteurs différents dans la fiche de chacun des 60 000 élèves qui ont étudié à la CSVDC depuis 2002.

Ces données incluent des résultats académiques ainsi que des statistiques relatives à l'aide financière, à l'absentéisme, aux mesures disciplinaires et aux fréquents changements d'adresse.

En examinant tous les élèves à la fin de la 6e année, le modèle a correctement identifié 92 % des élèves qui abandonneraient en troisième secondaire.

À la fin de l'année scolaire 2017-2018, le modèle a identifié environ 90 élèves qui sont entrés au secondaire cet automne et qui présentent un risque de décrochage. Les facteurs de risque pour chaque élève ont été fournis aux écoles afin qu'ils puissent élaborer des stratégies d'intervention.

Le programme a coûté 20 000 dollars à la commission scolaire, a précisé M. Racine. Il fonctionne sur un logiciel libre.

Le ministère de l'Éducation du Québec en aurait pris connaissance.