La Coalition des garderies privées non subventionnées du Québec réclame des fonds publics pour payer le salaire de leurs éducatrices qualifiées. Ce serait une façon d'améliorer la qualité des services, selon elle.

Une étude de l'Observatoire des tout-petits dévoilée cette semaine conclut que les garderies privées non subventionnées offrent des services de moindre qualité que les centres de la petite enfance (CPE) et d'autres services de garde subventionnés. La Coalition réplique que les données remontent à 2014 et qu'« il y a eu une grosse amélioration » depuis.

Selon sa présidente, Marie-Claude Collin, les garderies ont besoin de l'aide de l'État pour faire plus.

ÉDUCATRICES QUALIFIÉES RECHERCHÉES

« Tout le monde prône haut et fort que la qualité des services passe par les éducatrices. L'énorme problème qu'on a, c'est qu'on est en pénurie d'éducatrices qualifiées », plaide-t-elle.

Comme tout autre service de garde, une garderie privée non subventionnée doit avoir deux éducatrices sur trois qui sont qualifiées, c'est-à-dire qui sont titulaires d'un diplôme d'études collégiales en techniques d'éducation à l'enfance ou toute autre équivalence reconnue par Québec. « Beaucoup de garderies ne sont pas capables d'atteindre le deux sur trois, pas par manque de volonté, mais parce qu'il n'y en a pas sur le marché », affirme Mme Collin. Les CPE sont plus attrayants pour les éducatrices qualifiées parce que leurs salaires et leurs avantages sociaux sont « un peu plus élevés ».

« On demande au gouvernement de subventionner les éducatrices qui sont qualifiées dans tous les services de garde. On veut de la qualité ? On va avoir de la qualité ! », lance-t-elle.

« DONNANT-DONNANT »

Il y aurait du « donnant-donnant », au dire de Mme Collin. En contrepartie de fonds publics, les garderies privées non subventionnées pourraient accepter de plafonner le tarif imposé aux parents. Rappelons que ces derniers bénéficient d'un crédit d'impôt pour les frais de garde, ce qui est considéré comme une subvention indirecte aux garderies privées. Mme Collin nie qu'une aide de l'État aurait pour effet d'augmenter les profits des propriétaires. La garde d'enfants, « ce n'est pas payant », selon elle. C'est pourtant une industrie en expansion : on compte 65 000 places dans les garderies privées non subventionnées, contre à peine 1620 en 2003.

La Coalition a présenté sa position au ministre de la Famille, Luc Fortin, mais aussi à la caquiste Geneviève Guilbault, qui s'est montrée « ouverte » à l'idée.