Alors que l'industrie du dictionnaire est plutôt moribonde, la maison d'édition Québec Amérique voit le sien, le Visuel, connaître une nouvelle vie. Quelque 66 000 exemplaires, majoritairement en allemand et en arabe, lui ont été commandés par un partenaire allemand à l'intention des nouveaux arrivants syriens.

Une version plus petite et moins chère, presque de poche, a été mise en marché.

«Nous l'avons produit de A à Z et c'est notre partenaire allemand, la maison d'édition Langenscheidt - l'équivalent du Petit Robert allemand - qui se charge de la promotion et de la mise en marché là-bas», a expliqué à La Presse Caroline Fortin, directrice générale de Québec Amérique.

Mme Fortin le dit sans détour: ces dernières années, «en raison de la compétition féroce sur internet, avec les Wikipédia de ce monde», les dictionnaires se vendent de plus en plus difficilement, «personne n'ayant trouvé le modèle d'affaires parfait».

Les premiers dictionnaires visuels ont été lancés il y a 25 ans. Leur concept de base: montrer et désigner les objets et les phénomènes de la vie quotidienne grâce à des mots associés à des images.

Au fil des ans, ces dictionnaires visuels se sont vendus à 10 millions d'exemplaires, jusqu'à ce qu'ils subissent cet essoufflement commun à presque tous les dictionnaires.

Selon Mme Fortin, ce qui aide les dictionnaires visuels, c'est qu'ils sont très prisés pour l'apprentissage des langues, d'autant que la façon de prononcer les mots a été ajoutée aux dernières moutures.

Aux mêmes fins d'intégration des immigrants, une version allemand-farsi (langue parlée en Iran) et une version entre l'allemand et un dialecte éthiopien sont aussi en préparation.

Une édition québécoise-arabe est également envisagée. Québec Amérique est en train de sonder l'intérêt à ce sujet, de voir si cela correspondrait aux besoins des immigrants qui arrivent ici.

D'autres pays, comme les Pays-Bas, affichent aussi un intérêt.