Quelques centaines de professeurs en grève ont bloqué l'accès au personnel administratif du siège social de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), rue Sherbrooke, aux petites heures, ce matin.  Les enseignants de cette commission scolaire entament ainsi une grève tournante qui privera les élèves de cours aujourd'hui et demain.

Présente devant le siège social de la CSDM, la présidente de l'Alliance des professeurs et professeures de Montréal, Catherine Renaud, a expliqué que le blocus est un geste symbolique pour inciter les dirigeants à envoyer un message à la table de négociations. Le personnel de même que les gardiens de sécurité ont respecté le mouvement de grève et rebroussé chemin.

«Vous savez, la Fédération des commissions scolaires et des directions d'établissement réclament plus de contrôle sur nos tâches à la table de négociations. Elles ont déjà beaucoup de contrôle. Nous, ce qu'on leur dit, c'est de nous laisser du temps pour préparer nos cours au lieu de toujours nous réunir dans des réunions et comités. Il faut respecter notre expertise», a indiqué Mme Renaud.

Dans la grande région métropolitaine, la plupart des écoles sont fermées tour à tour, cette semaine, en raison de la grève. Demain, elle touchera les enseignants et le personnel de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB). Les grèves touchent aussi les élèves de Laval, de la Montérégie, du Centre-du-Québec, de l'Estrie et la Mauricie.

Au deuxième jour des grèves tournantes du front commun, hier, le premier ministre Philippe Couillard a répété qu'il souhaitait voir les parties trouver un terrain d'entente en négociant. Il a dit être surpris qu'un règlement ne puisse intervenir dans le cadre financier gouvernemental alors que ce fut le cas avec les médecins omnipraticiens, les municipalités et le syndicat qui représente les employés de la Société des traversiers.

Le premier ministre a invité les syndiqués à examiner les ententes qui ont récemment été signées en Ontario qui contiennent des paramètres qui, à son avis, ressemblent à ce qu'offre son gouvernement.

Le front commun intersyndical, qui représente quelque 400 000 employés de l'État, réclame des augmentations salariales de 4,5 % par année pendant trois ans. Le gouvernement offre deux années de gel salarial suivies d'augmentations d'un pour cent par année pendant trois ans.

Il veut aussi faire passer de 60 à 62 ans l'âge auquel il sera possible de prendre sa retraite sans pénalité.

«Il y a eu des avancements dans les négociations, mais jamais on ne parle d'améliorer les conditions de travail des enseignants et les conditions d'apprentissage des élèves. Par exemple, on ne parle pas de baisse du nombre des élèves par classe. En ce qui concerne les élèves en difficultés, on veut une reconnaissance», explique Mme Renaud de l'Alliance.

- Avec la collaboration de La Presse Canadienne

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE