Les éducatrices en milieu familial, qui disposent encore d'un mandat de quatre jours de grève, menacent de débrayer de nouveau à brève échéance pour protester contre les offres salariales du gouvernement qu'elles jugent inacceptables.

Au coeur du conflit : la non-reconnaissance par le gouvernement de toutes les heures travaillées, à savoir 50 heures hebdomadaires selon la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ).

Pour Kathleen Courville, présidente de la FIPEQ-CSQ, cette non-reconnaissance de toutes les heures travaillées, «qu'on ne voit dans aucun autre corps de travail, c'est de l'exploitation des femmes».

À l'heure actuelle, la FIPEQ-CSQ calcule qu'une éducatrice en milieu familial s'occupant de six enfants gagne environ 12 $ l'heure, soit le même salaire qu'une éducatrice en installation sans formation et qui vient tout juste de commencer.

Au bureau du ministère de la Famille, le son de cloche est tout autre. Selon Lindsay Jacques-Dubé, attachée de presse de la ministre Francine Charbonneau, le salaire annuel des éducatrices en milieu familial est passé de 37 866 $ en 2010 à quelque 50 000 $ aujourd'hui, «soit une hausse de 32 % qu'on ne voit pas dans beaucoup de secteurs».

Le gouvernement Couillard propose maintenant 0,5 % d'augmentation au total, pour une entente dont la durée n'est pas encore déterminée. Il considère que les avantages fiscaux consentis à ces travailleuses autonomes doivent être pris en compte dans le calcul.