Le choix d'Yves Bolduc comme ministre de l'Éducation fait sursauter les syndicats d'enseignants et les fédérations étudiantes, qui déplorent du même souffle la disparition du ministère de l'Enseignement supérieur.

Au bout du fil, la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, ne cache pas sa déception par rapport à la nomination à l'Éducation d'Yves Bolduc, ex-ministre de la Santé.

«On confie le deuxième plus gros ministère de l'État à quelqu'un qu'on a choisi par dépit, dit-elle. C'est extrêmement décevant pour l'éducation.»

Sous le règne de Jean Charest, dit-elle, Yves Bolduc a géré la santé «par statistiques et par listes d'attente». «C'est quoi, sa vision de l'éducation, son bagage, la couleur qu'il donnera au ministère de l'Éducation?»

Étonnement, aussi, du côté de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec. «Notre lecture, c'est que c'est une décision politique», affirme sa présidente, Caroline Senneville.

La Fédération autonome de l'enseignement (FAE) se dit aussi «étonnée», mais veut «laisser la chance au coureur». Comme les autres fédérations syndicales, la FAE sollicitera une rencontre avec le nouveau ministre dans les prochains jours pour faire valoir ses dossiers.

Exit l'Enseignement supérieur

Tant les représentants des professeurs que ceux des étudiants ont déploré hier le fait que tous les ordres d'enseignement - du préscolaire au post- doctorat - seront de nouveau sous la gouverne d'un seul et même ministère. Rappelons que le gouvernement de Pauline Marois avait créé le ministère de l'Enseignement supérieur dans la foulée de la crise étudiante.

«C'est un recul pour le Québec et pour notre réseau d'enseignement supérieur, a dit Éliane Laberge, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec. Plus de responsabilités pour un ministre, ça veut nécessairement dire moins de temps à offrir pour chaque problématique.»

«C'est une tâche qui est très lourde pour un seul ministre, et le temps nous dira s'il est capable de s'en acquitter», a dit Tierry Morel-Laforce, président de la Fédération étudiante universitaire du Québec.

Tous les acteurs consultés espèrent que le gouvernement de Philippe Couillard donnera suite aux travaux menés dans le cadre du Sommet sur l'enseignement supérieur, mis sur pied par le gouvernement Marois.