Ottawa s'apprêterait à sabrer le budget alloué aux stages internationaux pour les jeunes. Secoués, les organismes en coopération internationale canadiens ont toutefois décidé de se mobiliser pour faire reculer le gouvernement.

Depuis deux semaines, ces organismes sont sur le qui-vive. Selon plusieurs sources fiables, le gouvernement abolirait le Programme de stages internationaux pour les jeunes (PSIJ) créé en 1997, ainsi que les Stages internationaux pour les jeunes autochtones (SIJA).

Une information mal accueillie par le Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI). «C'est quelque chose qu'on suit depuis que les rumeurs ont commencé», explique Chantal Havard, agente de communication et de relation avec le gouvernement.

Selon les informations, le budget alloué oscillait autour de 6 millions de dollars par année. Cet argent permettait à 400 jeunes annuellement de profiter d'une expérience de stage international. Un peu plus de 30 organismes internationaux offraient des stages par l'entremise de ces deux programmes. Des universités et des collèges «profitent également de ces sommes», explique la porte-parole.

D'après Mme Havard, la fusion entre le ministère des Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada aurait peut-être motivé la décision. «Quand nous avons contacté l'Agence canadienne de développement international, on nous a dit que le programme était en révision: ils n'ont donc pas confirmé ni infirmé l'information», a-t-elle dit.

«On nous a dit que le programme était sur la table et qu'ils voulaient voir s'il répondait encore aux besoins», poursuit-elle.

Un programme qui permettait d'accroître l'employabilité des jeunes, estime Gervais L'Heureux, directeur général de l'Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI). «Le stage a une valeur pour les jeunes dans leur vie professionnelle», fait-il valoir.

En 2008, le CCCI avait mené une large mobilisation pour maintenir le programme, avec succès. Il compte recommencer cette année devant la menace de fermeture. «On demande aux jeunes qui ont participé et qui sont sur le terrain d'envoyer une lettre au ministre John Baird», précise Mme Havard.

L'AQOCI compte, pour sa part, mobiliser les médias sociaux pour faire réagir la population à la fermeture des programmes de stages internationaux, entre autres.