Depuis son arrivée à la tête de l'Université de Montréal le 1er juin dernier, le recteur Guy Breton s'est consacré à trouver des solutions au financement des universités québécoises. Car son établissement, qui présente un déficit accumulé de 150 millions, ne pourra continuer d'être classé parmi les 200 meilleures universités du monde si rien n'est fait, prévient le recteur.

De passage hier à La Presse, M. Breton a présenté son plan de sauvetage. D'emblée, il a expliqué que les solutions variaient selon les établissements et que les universités qui font beaucoup de recherche vivent des situations particulières. Au Québec, trois universités se partagent 77% des subventions de recherche: l'UdeM (31%), l'Université McGill (28%) et l'Université Laval (18%).

«La recherche, c'est notre force. Mais c'est aussi notre faiblesse. Parce que les coûts indirects de la recherche sont élevés», explique M. Breton, qui affirme que 20% de ces frais indirects ne sont pas subventionnés à l'UdeM.

Le recteur souhaite trouver de nouvelles voies de financement. Répétant que les étudiants ne doivent pas être les seuls à payer la note, M. Berton ne cache toutefois pas qu'il aimerait dégeler les droits de scolarité.

Il suggère de ramener les droits de scolarité à leur niveau de 1970 en dollars constants. Cela signifie de faire passer la facture des étudiants de 2000$ par année à une somme allant de 3000$ à 4000$, et ce, «progressivement». «Mais pour ça, le système de bourses devra être de beaucoup supérieur», prévient le recteur.

Il ajoute que les étudiants de certains programmes, comme la médecine, la médecine vétérinaire, la médecine dentaire et la pharmacie devraient payer des droits de scolarité un peu plus élevés. «Comme ça, les facultés pourraient enfin avoir des conditions comparables aux autres universités du Canada», dit-il.

M. Breton aimerait aussi accélérer le développement de la formation continue. «Il y aura de plus en plus d'adultes de 65 ans et plus au Québec. Ça crée une opportunité. Parce que ces gens veulent de la formation culturelle, comme des cours d'italien ou de littérature», dit-il.

Le recteur demande finalement que le gouvernement prévoie un nouvel «espace fiscal qui encouragerait les gens et les entreprises à investir dans les universités».

Campus Outremont

Par ailleurs, le recteur de l'Université de Montréal soutient que la viabilité de son établissement, qui a vu son nombre d'étudiants augmenter de 10 000 depuis l'an 2000, passe par la construction du nouveau campus Outremont sur les terrains de l'ancienne gare de triage du CN.

Les départements de sciences biologiques, de chimie, de géographie et de physique seront déménagés dans le premier bâtiment de ce nouveau campus. Si tout se passe comme prévu, une entente sera sous peu conclue avec la Ville de Montréal et la décontamination des sols pourra commencer au plus tard au printemps prochain.