Jamais une question québécoise n'aura occupé autant d'espace dans les médias d'ici depuis 10 ans. Influence Communication, qui soupèse l'importance des nouvelles depuis 2011, a placé les rebondissements de la crise étudiante la semaine dernière parmi les cinq événements les plus importants à avoir monopolisé les médias au Québec.

La première place revient au séisme de janvier 2010 en Haïti, suivi des attentats du 11 septembre et de l'investiture de Barak Obama, en janvier 2009.

On mesure la place occupée par une question pendant sept jours.

Le conflit entre Québec et les associations étudiantes se glisse en quatrième place, devant les Jeux olympiques de Vancouver. La semaine dernière avait débuté par la démission de la ministre Line Beauchamp et le dépôt du projet de loi 78 pour encadrer les manifestations.

Normalement, 85 % des nouvelles ont une durée de vie de 24 heures, relève Jean-François Dumas, d'Influence Communication. «Cela fait six semaines d'affilée que le poids de cette crise augmente, cela fait six semaines que c'est le sujet no 1! Seul le départ de Pierre Gauthier et son remplacement par Marc Bergevin à la tête du Canadien ont momentanément attiré l'attention ailleurs», observe M. Dumas.

En 10 ans, le conflit avec les étudiants est le seul enjeu québécois à s'être hissé aussi haut dans l'attention publique. «Habituellement, on trouve des catastrophes, des choses d'envergure internationale, ce sont des nouvelles à grand déploiement», résume-t-il.

Par ailleurs, depuis une semaine, le conflit étudiant occupe 18 % de la visibilité du Québec à l'échelle internationale.

En fin de semaine seulement, les médias écrits et électroniques d'une quinzaine de pays ont produit près de 500 articles et reportages sur le conflit étudiant. Un quotidien du Koweït, le Al Watan Daily, en a même parlé à la une, samedi dernier.

Depuis le début du conflit, près de 2000 articles et reportages ont été publiés ou diffusés dans les médias d'une cinquantaine de pays.