Les mesures de lutte contre la corruption et la corruption pourraient avoir eu un impact bénéfique sur le portefeuille des contribuables. Le ministère des Transports du Québec (MTQ) a récemment évalué que les entreprises qui soumissionnent sur ses contrats routiers proposent en moyenne des prix de 12% en deçà de ses estimations, alors que l'écart n'était que de 4% il y a quelques années.

La chef de la direction des enquêtes et de la surveillance des marchés au MTQ, qui témoignait aujourd'hui devant la commission Charbonneau, a avancé plusieurs hypothèses sur la baisse de l'écart: le resserrement dans l'attribution des modes d'attribution des contrats, l'entrée en vigueur de mesures de lutte contre la corruption et la collusion et la moins grande demande dans le secteur de la construction.

«Nous sommes en train de recruter des experts pour clarifier cette situation», a souligné Nathalie Noël.

Cette dernière a aussi ajouté que pour la période 2013-2014, 97% des contrats du MTQ se sont terminés en moyenne 3% en-dessous des montants assignés pour les travaux.

Durant cette même période, le MTQ a fait 11,2 millions d'économies en reprenant certaines activités qu'elle sous-traitait auparavant à des firmes externes.

Depuis 2011, la Direction des enquêtes et de la surveillance des marchés du MTQ a par ailleurs transmis 25 dossiers à l'Unité permanente anti-corruption (UPAC) et fourni 50 dossiers à sa demande. Actuellement, le MTQ aurait 7 dossiers en cours sur des allégations de collusion chez ses fournisseurs, dont 4 qui ont été transmis à l'UPAC.