Répondant à l’appel d’une large coalition d’organisations civiles, une grande foule de manifestants a réclamé samedi un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et la fin de la « complicité » du Canada avec Israël.

Malgré le froid et la neige qui tombait au centre-ville de Montréal samedi, environ 2000 personnes se sont rassemblées au square Dorchester à l’invitation de la Coalition du Québec URGENCE Palestine. L’initiative est endossée jusqu’ici par 228 organisations et 150 personnalités publiques.

L’évènement a débuté par une série de discours exigeant un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza et la libre circulation de l’aide humanitaire qui y est destinée, mais aussi « l’arrêt des exportations militaires canadiennes, directes et indirectes, vers Israël et la levée du siège » du territoire palestinien.

Une mesure essentielle pour « protéger les civils et permettre aux personnes coincées dans cette souricière d’avoir accès à de l’eau, des médicaments et à l’aide humanitaire auxquels ils ont droit », a martelé la présidente de la CSN, Caroline Senneville, qui a pris la parole lors de l’évènement.

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Caroline Senneville, présidente de la CSN

Tour à tour, les orateurs ont évoqué les scènes d’horreur qui parviennent quotidiennement de l’enclave palestinienne, où plus de 32 000 personnes seraient mortes depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, le 7 octobre.

« Ce à quoi nous assistons à Gaza, ce n’est pas une guerre entre le Hamas et Israël, mais un massacre délibéré de l’armée israélienne contre la population de Gaza », a lancé, haut-parleur à la main, une membre du conseil d’administration de la Ligue des droits et libertés, Diane Lamoureux.

D’origine palestinienne, la députée solidaire Ruba Ghazal a quant à elle fait référence à l’exode forcé des Palestiniens après la création de l’État d’Israël, en 1948. La Nakba (« catastrophe », en arabe), ainsi que l’appellent les Palestiniens, a poussé sa famille vers le Liban.

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La députée solidaire Ruba Ghazal a prononcé un discours lors du rassemblement.

« Aujourd’hui, à Gaza, nous assistons à une deuxième Nakba, encore plus sanglante, plus meurtrière, plus barbare, plus violente que jamais », a-t-elle lancé, rappelant ensuite que plus d’un million de personnes avaient été déplacées en raison du conflit.

La réalisatrice Anaïs Barbeau-Lavalette a relaté pour sa part l’histoire d’une femme qu’elle avait rencontrée lors d’un séjour de deux ans en Palestine et qui a perdu 58 membres de sa famille depuis le début du conflit.

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Anaïs Barbeau-Lavalette

Plusieurs groupes de solidarité avec la Palestine créés depuis le début du conflit par des Montréalais dans différents quartiers de la métropole étaient également représentés à la manifestation.

À la suite des discours, les manifestants ont défilé jusqu’au complexe Guy-Favreau, non loin du Quartier chinois. Une autre manifestation organisée par Québec Palestine est prévue dimanche, devant l’hôtel du Parlement à Québec.