La suspension des services de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) est maintenant terminée. Depuis lundi, les citoyens peuvent migrer vers SAAQClic, une plateforme se voulant plus simple d’utilisation. Mais ses débuts ne se font pas sans anicroche.

SAAQClic a en effet été officiellement inaugurée lundi dès le début de la journée, sans tambour ni trompette. Pour mettre en œuvre sa nouvelle plateforme, la société a dû « convertir plus de 10 milliards de données » en 15 000 étapes, ce qui s’est traduit dans les dernières semaines par une rude période de transition, pendant laquelle la clientèle avait accès à un nombre limité de services.

Cette période avait commencé en janvier, pour s’échelonner sur plusieurs semaines. Environ 400 employés ont réalisé cette transition, 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

Afin d’accéder au site, il faut d’abord créer son compte sur le Service d’authentification gouvernementale (SAG), que le gouvernement veut implanter progressivement dans les prochaines années pour permettre aux usagers d’interagir avec tous les ministères au même endroit, de manière sécuritaire. Pour s’inscrire, il faut avoir en main un numéro d’assurance sociale, un numéro d’assurance maladie, un numéro de référence de permis de conduire et un numéro d’avis de cotisation de Revenu Québec datant de deux ans ou moins.

Bon nombre de citoyens ont toutefois rapporté à La Presse lundi matin faire face à des enjeux techniques, certains n’arrivant pas à prendre rendez-vous. D’autres ont rapporté que l’inscription était lourde, parfois même impossible en raison du haut débit de volume en ligne. De longues files d’attente ont aussi été observées devant plusieurs centres de services à l’ouverture des bureaux, alors que des résidants rapportaient devoir patienter plus d’une heure pour obtenir du service.

« On est conscients qu’on est encore en phase de rodage, donc on n’est pas à l’abri de ralentissements dans la prochaine semaine. Mais on va dans la bonne direction », a indiqué lundi le porte-parole de la SAAQ, Gino Desrosiers, en confirmant que l’organisme est confronté à plusieurs « pépins techniques ».

Un test important

Ce nouveau projet représente un premier test de taille pour Québec, car le gouvernement Legault projette d’intégrer en 2023 de nombreux autres organes ministériels au SAG, qui remplacera à terme clicSÉQUR. Autrement dit, il est bien possible que d’autres transitions du genre surviennent cette année.

En parlant d’une « amélioration majeure de l’offre de services de notre organisation », le PDG de la SAAQ, Denis Marsolais, dit surtout remercier la clientèle « pour sa patience et sa compréhension tout au long de cet important processus de modernisation ». « D’autres services en ligne seront progressivement ajoutés afin de bonifier la prestation de services et de répondre encore plus aux besoins de la clientèle », a-t-il promis.

Pendant la transition, seuls certains services indispensables étaient demeurés accessibles afin de migrer vers le nouveau système. Parmi eux : vérifier la validité d’un permis, remplacer un permis perdu ou volé, échanger un permis étranger, vérifier la conformité d’un véhicule routier, réserver ses examens de conduite pratiques et payer le renouvellement d’un permis ou d’une immatriculation.

La nouvelle plateforme SAAQClic devrait dorénavant permettre d’effectuer des demandes administratives qui devaient jusqu’ici passer par un bureau physique, dans le but de réduire les temps d’attente et les délais entre les demandes. On pourra notamment y renouveler son permis, payer son immatriculation, vendre son véhicule ou prendre rendez-vous pour un examen de conduite.

En janvier, la SAAQ avait assuré avoir « analysé toutes les options » avant d’entamer cette transition. « Si ça avait été possible de ne pas le faire, on l’aurait fait. La désuétude et la vieillesse de nos systèmes faisaient en sorte qu’on ne pouvait pas faire du parallélisme », a illustré la relationniste Anne Marie Dussault Turcotte.