(Montréal) « Entre nations, on gagne à se connaître », c’est le mot d’ordre de la campagne de sensibilisation aux réalités autochtones, qui vise à susciter l’intérêt du grand public à découvrir les 11 nations autochtones du Québec afin d’enrayer le racisme et la discrimination.

Au cours d’une conférence de presse tenue dimanche matin à Montréal, le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, a présenté l’amorce de la campagne, dont l’objectif est de « bâtir davantage de ponts » entre les différentes communautés autochtones et le peuple québécois.

« Il faut enlever ce terme, “les Autochtones”, comme si c’était un bloc monolithique. Cinquante-cinq communautés, ce sont 55 réalités. Il y a autant d’individus – 110 000 personnes – que de réalités différentes », a-t-il souligné lors du point de presse.

Accompagné du ministre responsable de la Lutte contre le racisme, Christopher Skeete, et de Médérik Sioui, collaborateur et membre de la Nation huronne-wendat, M. Lafrenière s’est dit « extrêmement fier » de dévoiler « une première étape » du projet, ajoutant que la réconciliation était le travail non pas d’une personne, mais de l’ensemble du gouvernement.

« Cette campagne répondra directement aux recommandations du Groupe d’action contre le racisme et renforcera les liens entre les communautés autochtones et allochtones du Québec. Il s’agit de la première étape d’un grand chantier de société, sur lequel je compte travailler activement avec l’ensemble de mes collègues et de mes homologues au cours des prochaines années », a-t-il déclaré par voie de communiqué.

Le ministre responsable de la Lutte contre le racisme a indiqué que cet enjeu était « une priorité » pour le gouvernement, ajoutant que ce travail passait avant tout « par l’éducation et la reconnaissance mutuelle ».

« On veut permettre les rapprochements et la découverte de l’autre comme solution aux préjugés et à la méfiance qui mènent à la discrimination. La campagne est une réponse directe à la recommandation numéro 14 du rapport Tolérance Zéro du Groupe d’action contre le racisme », a ajouté M. Skeete.

Cette recommandation du Groupe d’action contre le racisme (GACR) demandait l’inclusion d’un « volet spécifique sur les réalités vécues par les Autochtones, dans le but d’informer de manière constante la population sur le racisme et la discrimination vécus par les Premières Nations et par les Inuit ».

« Notre gouvernement va continuer à investir massivement pour l’atteinte de l’idéal, qui est une société plus inclusive, tolérante, ouverte et riche de diversité », a conclu celui qui est aussi ministre délégué à l’Économie.

Sous la coprésidence de Lionel Carmant et de Nadine Girault, le GACR était formé d’Ian Lafrenière, de Christopher Skeete, ainsi que Denis Lamothe, député d’Ungava et adjoint parlementaire du ministre responsable des Affaires autochtones, Sylvie d’Amours, députée de Mirabel et Isabelle Lecours, députée de Lotbinière-Frontenac. Le groupe a publié, en décembre 2020, le rapport Tolérance Zéro, qui proposait des recommandations pour lutter contre la discrimination au Québec.

Ian Lafrenière est d’ailleurs toujours en discussion avec les Innus dans le but de faire aboutir des négociations entamées depuis 40 ans. Les trois communautés du Regroupement de Petapan se sont montrées optimistes quant à l’adoption d’un premier traité moderne avant la date butoir du 31 mars.

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.