Malgré l’annonce d’une « entente de principe » entre Québec et la Fédération des transporteurs par autobus (FTA) vendredi dernier, certains d’entre eux refusent toujours de signer leurs contrats. À deux jours de la rentrée scolaire, des parents sont invités à trouver un plan B pour mener leurs enfants à l’école.

C’est notamment le cas des parents de 6700 enfants qui fréquentent les établissements du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) et utilisent le transport scolaire.

Lundi soir, ils ont été informés de bris de services potentiels au moment où le CSSDM est toujours sans contrat avec la plupart de ses transporteurs, et ce, à deux jours de la rentrée scolaire prévue le 26 août prochain.

Nous invitons donc les parents des élèves inscrits au transport scolaire à prévoir des alternatives afin de les véhiculer, dans l’éventualité où ce service ne serait pas assuré à temps pour la rentrée.

Extrait de l'annonce sur le site internet du CSSDM

Or, le gouvernement avait fait l’annonce dans un communiqué, vendredi, d’une entente de principe qui devait couvrir une période de six ans. Celle-ci devait être soumise aux membres de la FTA, et le conseil d’administration de la fédération devait en recommander l’adoption.

« Très hasardeux »

Sauf que dans les faits, il n’en était rien, a indiqué mardi la présidente du secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Josée Dubé. À noter, ce syndicat représente les chauffeurs d’autobus scolaire et de berlines, et non pas les transporteurs scolaires membres de la FTA qui sont en fait les employeurs.

« C’était très hasardeux d’avoir annoncé en grande pompe une entente de principe vendredi en sachant que la FTA connaissait très bien les demandes des transporteurs », estime Josée Dubé.

Selon cette dernière, l’entente intervenue entre Québec et la FTA, qui avait nécessité l’implication d’un médiateur, prévoyait une augmentation des sommes octroyées aux centres de services scolaires et destinées aux transporteurs scolaires.

Les transporteurs réclamaient des augmentations de tarifs allant de 20 à 25 % afin de combler l’augmentation du prix du diesel, entre autres.

Une offre insuffisante

Or, de nombreux transporteurs scolaires se seraient rendu compte que l’offre bonifiée n’était toujours pas suffisante et auraient refusé de signer leurs contrats avec les centres de services scolaires.

Déjà, en date d’aujourd’hui, plusieurs transporteurs scolaires ont refusé et d’autres sont encore en pourparlers […] parce que la question du cadre monétaire n’est pas encore sur la table. [Mais] quand ils vont se faire proposer le cadre qui a été refusé par d’autres, ils vont le refuser aussi.

Josée Dubé, présidente du secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics

Impossible pour le moment de savoir combien d’enfants à travers le Québec seront impactés par cette décision, mais outre le CSSDM, tous ceux qui étaient déjà opposés aux offres du gouvernement auraient aussi refusé de signer leurs contrats, précise-t-elle.

Selon Josée Dubé, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, aurait fait preuve de « pensée magique » en annonçant une entente de principe vendredi dernier puisque visiblement l’enjeu n’était pas réglé.

« Peut-être possiblement parce qu’on est en campagne électorale, ils avaient besoin de balayer ça sous le tapis rapidement, mais c’était prétentieux », dit-elle.

« Sur la bonne voie »

Mais de son côté, le cabinet du ministre de l’Éducation estime que la signature d’une entente de principe vendredi dernier démontre « que nous sommes sur la bonne voie pour assurer le transport des élèves ».

« Beaucoup de contrats sont signés et de nouvelles ententes sont conclues tous les jours », a souligné l’attachée de presse du ministre, Audrey Noiseux. « Tout est mis en œuvre pour soutenir les centres de services scolaires et les aider à s’entendre avec chaque transporteur. Les centres de services scolaires mettent des plans de contingence pour pallier à toute éventualité. Cependant, les négociations se poursuivent activement à l’échelle locale », a-t-elle ajouté.

La FTA n’a pas répondu à une demande d’entrevue.