Sur la défensive dans la foulée d’un reportage qui prétend que les forces spéciales canadiennes se trouveraient en Ukraine, le gouvernement Trudeau refuse de confirmer qu’il n’y a actuellement aucun militaire dans ce pays attaqué par la Russie.

La ministre Finances et vice-première ministre Chrystia Freeland a été contrainte d’aborder la question, mardi, de passage à Montréal, alors qu’elle participait au lancement des activités du Conseil des normes internationales d’information sur la durabilité (ISSB).

Quelques instants après avoir pris la parole, Mme Freeland a été interrompue par deux manifestants qui lui ont bruyamment demandé si Ottawa avait envoyé des troupes en Ukraine.

« Pourquoi les forces spéciales sont-elles en Ukraine ?, ont-ils demandé à plusieurs reprises. Sommes-nous en guerre avec la Russie ? Honte à vous Crystia Freeland. »

  • « Pas de guerre en Russie ! », « Honte à vous ! », scandaient les manifestants présents.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    « Pas de guerre en Russie ! », « Honte à vous ! », scandaient les manifestants présents.

  • Les deux manifestants, un homme et une femme, ont rapidement été maîtrisés avant d’être escortés vers la sortie.

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    Les deux manifestants, un homme et une femme, ont rapidement été maîtrisés avant d’être escortés vers la sortie.

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Il n’a pas été possible de parler aux deux manifestants, un homme et une femme, qui ont rapidement été maîtrisés avant d’être escortés vers la sortie de la salle où se tenait l’évènement.

Citant au moins trois sources gouvernementales américaines, le New York Times a publié un long reportage, samedi dernier, dans lequel il est indiqué que les forces spéciales de certains membres de l’OTAN, comme le Canada, la Grande-Bretagne, la France et la Lituanie, ont notamment pris part à des opérations avec les troupes ukrainiennes sur le terrain.

« Je ne vais pas commenter les détails de ce que nos militaires font parce que la sécurité de nos militaires, c’est notre priorité », a répondu Mme Freeland, lorsqu’interrogée à savoir si des membres des Forces canadiennes se trouvaient actuellement en Ukraine.

La vice-première ministre n’a pas voulu commenter les informations du New York Times. À la suite de l’interruption des deux manifestants, Mme Freeland a dit que l’appui du gouvernement Trudeau à l’Ukraine était « militaire » et « financier ». Le Canada appuiera ce pays « pour le temps qui est nécessaire », a-t-elle ajouté, en écorchant au passage le président russe Vladimir Poutine pour avoir déclenché une guerre « barbare » et « illégale ».

Ottawa a dépensé des millions de dollars pour acheminer de l’équipement aux troupes ukrainiennes. Cela s’ajoute aux sanctions économiques qui visent plusieurs individus et compagnies russes. En mai dernier, plus de 20 000 obus de munition d’artillerie avaient été achetés. Dans son plus récent budget, Mme Freeland avait prévu 500 millions cette année pour aider l’Ukraine.

En avril, le Canada avait livré quatre obusiers M777 à l’Ukraine. Ottawa a envoyé 130 millions en équipements militaires depuis le début de la guerre en février.