(Ottawa) Supermax Healthcare Canada Group, division d’une entreprise de la Malaisie soupçonnée d’avoir recours au travail forcé pour la fabrication d’équipements de protection individuelle, souhaite que toute la lumière soit faite le plus rapidement possible sur ces allégations qui ont mené le gouvernement canadien à suspendre la livraison de gants jetables prévue dans le cadre de contrats qui lui ont été accordés.

Dans une déclaration transmise à La Presse, Supermax Healthcare Canada Group affirme avoir offert toute sa collaboration aux autorités canadiennes, qui ont pris cette décision après que les États-Unis eurent lancé le mois dernier un mandat de saisie des produits fabriqués par l’entreprise Supermax Corp. et ses filiales.

Les États-Unis et la Grande-Bretagne soupçonnent Supermax Corp. d’avoir recours au travail forcé pour la fabrication des gants jetables dans ses installations de la Malaisie.

La U.S. Customs and Border Protection a délivré le mois dernier un mandat de saisie des produits fabriqués par Supermax Corp. et ses filiales à tous les points d’entrée aux États-Unis. En Grande-Bretagne, un comité parlementaire a récemment lancé une enquête, à l’instigation des députés travaillistes, dans la foulée de l’annonce de la décision des autorités américaines.

Depuis la décision de la U.S. Customs and Border Protection, Supermax Corp. a demandé à la firme Malaysia HR Forum de faire une analyse exhaustive des allégations. Un rapport est attendu d’ici la mi-novembre.

L’entreprise a aussi annoncé avoir l’intention de retenir les services d’une deuxième firme indépendante afin de vérifier les conclusions de Malaysia HR Forum et de mener des audits sur les conditions de travail.

Enfin, une troisième firme sera embauchée en février 2022 afin d’évaluer l’incidence des mesures mises en œuvre, si elles s’avèrent nécessaires, à la suite des deux premières vérifications.

Audits réguliers, assure l'entreprise

Supermax Healthcare Canada Group, qui a pignon sur rue à Longueuil et qui a été fondée en 2004, affirme avoir été informée des allégations de travail forcé formulées par la U.S. Customs and Border Protection le mois dernier seulement. Elle soutient avoir immédiatement demandé des explications auprès de Supermax Corp.

« Des audits sont régulièrement menés par des firmes indépendantes dans les installations de Supermax Corp. en Malaisie afin de vérifier que les conditions de travail respectent les normes de l’Organisation internationale du travail, et aucun rapport afférent n’a démontré le contraire. Le dernier audit a d’ailleurs été réalisé en décembre 2019 », souligne Supermax Healthcare Canada Group dans sa déclaration.

« Se fiant à ces rapports d’audits conduits par des firmes indépendantes, Supermax Healthcare Canada Group a donc été étonnée par les récentes allégations visant son fournisseur Supermax Corp. en Malaisie », ajoute l’entreprise.

Rappelons que le Canada s’est doté d’une politique prohibant l’importation de marchandises dont la production découle du travail forcé. La Presse a rapporté mercredi que Supermax Healthcare Canada Group avait décroché plus d’un demi-milliard de dollars en contrats des gouvernements fédéral et provincial depuis le début de la pandémie de COVID-19 pour des équipements de protection individuelle.

À Ottawa, les partis de l’opposition réclament la tenue d’une enquête parlementaire afin de faire la lumière sur la décision du gouvernement Trudeau d’accorder des contrats à Supermax Healthcare Canada Group, tandis que des allégations d’une forme d’esclavage moderne visent son fournisseur en Malaisie.

Dans sa déclaration à La Presse, Supermax Healthcare Canada Group soutient que « les allégations portées contre Supermax Corp. en Malaisie visent uniquement le marché américain ».