À cause d’une mésentente entre leur ville et des promoteurs immobiliers, les résidants de Rosemère n’auront pas accès au terrain de l’ancien club de golf de Rosemère pour pratiquer des sports d’hiver, comme le ski de fond et la glissade.

« C’est vraiment moche, affirme Élisabeth Leclair, résidante de la ville de la couronne nord. C’est un des endroits les plus proches pour faire du sport facilement et le seul grand parc de Rosemère. »

Le maire de la ville, Éric Westram, et les propriétaires du golf se renvoient la balle à savoir qui est responsable de cette situation malheureuse.

« On avait une entente de location avec les anciens propriétaires pour le ski de fond en hiver, affirme M. Westram. Les nouveaux propriétaires n’ont pas voulu renouveler cette année. C’est leur droit, c’est leur terrain. »

Cette version des faits est contestée par Guillaume Mongrain, porte-parole des propriétaires François Vachon et Patrick Varin. Selon M. Mongrain, la Ville a décidé en novembre dernier de ne pas renouveler l’entente avec eux et a choisi de signer un contrat avec le parc du Domaine Vert, à Mirabel, pour permettre à ses résidants d’y avoir accès gratuitement.

Selon Éric Westram, cette entente de gratuité avec le Domaine Vert a coûté 25 000 $ à la Ville, alors que l’aménagement du golf aurait coûté 20 000 $. Elle permet aux résidants de Rosemère d’avoir accès à des installations « plus intéressantes », selon lui.

« Je peux comprendre que les citoyens qui habitent près de l’ancien golf trouvent ça dommage », a-t-il néanmoins reconnu.

Les propriétaires ont interdit l’accès au golf la semaine dernière seulement, selon M. Mongrain. « Tout ce qu’on demande, c’est de pouvoir s’asseoir avec l’administration municipale », indique-t-il. Les propriétaires auraient accepté de renouveler l’entente si la Ville le leur avait proposé, soutient-il.

« Je suis très déçue de cette décision, surtout en contexte de pandémie », s’indigne Julie Maurais, résidante et membre de l’organisme citoyen Rosemère Vert. « Le Domaine Vert, c’est un moindre mal, explique-t-elle. On ne parle pas de la même proximité et c’est extrêmement achalandé. »

Un projet controversé

Au cœur de la bisbille se retrouve le projet immobilier du site de l’ancien Club de golf de Rosemère, qui est situé sur le boulevard Labelle, juste au sud de l’autoroute 640, en plein cœur de la petite ville. L’organisme Rosemère Vert réclame que la Ville achète le terrain pour le transformer en parc régional, alors que le maire veut plutôt que ce soit 50 % du terrain qui soit cédé à la Ville et protégé sous forme de parc.

Les propriétaires se disent « prêts à faire de grandes concessions » et ouverts à étudier l’option présentée par le maire, tout dépendant de ce qui est permis en matière de constructions sur l’autre moitié du terrain.

« Il n’y a pas tant d’espaces verts ici, pas de grands espaces où on peut aller, se désole Kathy Lavoie, qui habite à quelques minutes de marche du terrain. Qu’on n’y ait pas accès cet hiver, c’est plate, mais à long terme, ce qui me dérange, c’est qu’un espace vert comme celui-là, ça ne reviendra jamais. »