(Montréal) Les syndicats du secteur public sont soulagés, mais pas pleinement satisfaits, au lendemain de l’annonce du maintien des primes que touchent certaines catégories d’employés, mais seulement pour la durée de la négociation des conventions collectives.

Cinq primes que touchent des milliers de travailleurs dans les réseaux de la santé et de l’éducation — des préposés aux bénéficiaires, des électriciens, des psychologues — devaient arriver à échéance le 30 septembre. Elles peuvent représenter plusieurs milliers de dollars par travailleur.

À titre d’exemple, la prime pour ceux qui travaillent en CHSLD est de 180 $ par bloc de 750 heures.

Or, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel a fait savoir mardi que ces primes seraient maintenues, mais seulement pour la durée de la négociation des conventions collectives. Autrement dit : les syndicats ont obtenu que le salaire de leurs membres concernés ne diminuerait pas, après le 30 septembre. Mais ces primes devront de nouveau être négociées, en même temps que les conventions collectives.

Les syndicats sont soulagés de voir que la rémunération de leurs membres concernés ne diminuera pas à compter du 1er octobre.

Maintenir les primes est « un geste responsable, un pas dans la bonne direction », a commenté la présidente de la CSQ, Sonia Éthier.

À la FTQ aussi, on a exprimé le soulagement de voir levée « cette épée de Damoclès ». Et, sans être pleinement satisfait, on assure être « toujours en négo là-dessus » avec Québec. « Ce qui était vraiment important, c’est que les primes se poursuivent. »

Mais la CSQ et la CSN ont aussi déploré le fait de devoir renégocier le maintien de ces primes, qui ont une date d’échéance. À chaque échéance, la rémunération de leurs membres concernés risque donc de diminuer, contrairement au salaire qui est maintenu à l’échéance de la convention.

D’ailleurs, ces primes devaient à l’origine prendre fin le 30 mars, mais elles avaient été prolongées in extremis pour six mois.

La vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville, a dénoncé le fait que la reconduction soit temporaire et se fasse à la dernière minute. La centrale revendique d’ailleurs que ces primes soient améliorées et que celle que touchent certains ouvriers spécialisés soit étendue à d’autres métiers.

L’APTS a vu une « bonne nouvelle » dans le fait que « contrairement à l’offre précédente du gouvernement, cette prolongation n’est soumise à aucune condition ».

La FIQ s’est réjouie du maintien temporaire des primes que touchent ses membres — celle pour le travail en CHSLD et celle pour le travail auprès d’une clientèle qui a des troubles graves du comportement. Mais elle estime que ces primes sont insuffisantes et déplore qu’elles aient une date d’échéance.

La ministre LeBel s’était félicitée mardi du maintien de ces primes, y voyant même un geste exceptionnel de la part du gouvernement Legault. « Il s’agit d’un précédent important puisqu’habituellement, les primes sont négociées et convenues dans le cadre du renouvellement global des conventions collectives », avait-elle affirmé.

Les conventions collectives qui couvrent 550 000 employés de l’État sont échues depuis le 31 mars dernier.