Alors qu’Ottawa se dit prêt à régulariser le statut des demandeurs d’asile qui ont prêté main-forte au sein du système de santé durant la pandémie, quelques centaines de personnes ont manifesté dimanche après-midi à Montréal pour demander au gouvernement Trudeau d’étendre ce programme à tous les migrants « sans papiers ».

« Nous sommes tous essentiels », « nous sommes tous importants », « nous sommes tous humains », « un statut pour tous », a scandé la foule, qui s’est rassemblée quelques heures devant les locaux d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, situés au centre-ville.

« On reconnaît le travail qui a été fait par les anges gardiens, mais il faudrait faire comprendre au gouvernement qu’il n’y a pas qu’eux qui ont travaillé pendant la pandémie. Depuis que je suis arrivée au Canada, je fais de l’entretien ménager. Je suis aussi travailleuse essentielle », a affirmé l’une des organisatrices de l’événement, Octavie. Cette dernière, qui est demandeuse d’asile depuis six ans, nous a demandé de taire son nom de famille par crainte d’être retracée sur l’internet par des personnes dans son pays d’origine. Durant la pandémie, l’hôtel où la jeune femme travaille a été transformé en hôpital de débordement pour des gens atteints de la COVID-19, souligne-t-elle. « Je désinfecte les chambres des patients comme si j’étais dans un CHSLD. »

La pandémie a révélé que les demandeurs d’asile sont nombreux à avoir pourvu des emplois décrétés comme étant essentiels.

« Je veux montrer aux gens que la première raison de l’existence humaine, c’est d’accepter les humains tels qu’ils le sont », a indiqué Hady Anne, un demandeur d’asile qui s’était déplacé pour manifester, dimanche, pancarte à la main. Originaire de la Mauritanie, il est entré au Québec il y a deux ans par le chemin Roxham. Durant la crise sanitaire, il a travaillé pour une entreprise qui œuvre dans le domaine des communications.

« Même si j’ai travaillé pendant la pandémie et que d’autres ont perdu leur emploi, je refuse de dire que les autres ne sont pas essentiels. Nous sommes tous essentiels. »