Le passage de l’ouragan Dorian n’a pas fait de victimes humaines aux Îles-de-la-Madeleine, mais a causé de nouvelles blessures à l’archipel lui-même et tout indique qu’on ne pourra assurer la protection des berges comme on le souhaiterait.

La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a salué lundi le travail de préparation et de rétablissement des services d’urgence et a assuré que l’on s’occupait de réparer et de protéger les endroits les plus touchés et où cette protection est urgente.

Cependant, les experts évaluent qu’il faudrait investir au-delà de 50 millions pour protéger adéquatement l’archipel, ce qui représente la totalité des sommes disponibles pour l’ensemble du Québec pour ce genre d’ouvrage de protection contre l’érosion et Mme Guilbault a clairement indiqué qu’elle n’avait pas l’intention de vider l’enveloppe aux Îles.

« C’est sûr qu’on ne peut pas consacrer toute la somme provinciale pour un seul endroit. Par contre, il faut être capable d’agir aux endroits les plus urgents et c’est exactement ce qu’on est en train de faire », a-t-elle déclaré.

La nécessité de ces travaux est devenue à la fois évidente et pressante à la suite de la tempête de vent de novembre 2018 qui avait modifié le paysage et coupé les télécommunications aux Îles.

« C’est certain que le problème d’érosion des berges est très présent aux Îles-de-la-Madeleine, a reconnu la ministre. Il y a des routes qui sont érodées, des falaises et tout ça. Évidemment que ce qui s’est produit en fin de semaine ajoute à cette situation-là. »

Elle a précisé que le travail d’évaluation et de protection est en cours.

« On est déjà en travail très étroit avec les Îles-de-la-Madeleine en permanence à l’année, même entre les moments de crise, on est en travail continu là-bas […] pour voir ce qu’on peut faire pour ce problème-là. Il est très répandu, donc qu’est-ce qu’on fait ? Évidemment on pare aux endroits les plus urgents. »

La saison des tempêtes n’est pas encore commencée dans le secteur du Golfe du Saint-Laurent et les Madelinots craignent le pire à l’approche de l’automne.

Entre-temps, toutefois, Québec a décrété l’état d’urgence aux Îles, tel que l’avait réclamé le maire Jonathan Lapierre, pour parer au plus urgent à la suite du passage de Dorian.

Par ailleurs, le projet d’installer un nouveau câble de télécommunications sous-marin afin d’assurer une redondance en cas de bris n’a toujours pas été réalisé, mais la ministre assure qu’il suit son cours.

Mme Guilbault a cependant précisé qu’à la suite de la rupture des communications l’an dernier un système de téléphonie par satellite avait été installé aux Îles et que celui-ci s’était avéré très commode durant la fin de semaine.