Lasse d'attendre que les statistiques sur les femmes en politique s'améliorent d'elles-mêmes, la Fédération québécoise des municipalités vient de se doter d'une politique d'égalité et de parité.

La FQM l'a d'ailleurs lancée officiellement, vendredi 8 mars, en présence de la ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest.

Selon le plus récent relevé du ministère des Affaires municipales, en 2017 les femmes n'occupaient que 34,5 % des postes de conseiller et 18,8 % des postes de maire, pour une moyenne de 32,3 % des élus municipaux.

« Un trop grand nombre de femmes qui ont joué un rôle important dans l'histoire du Québec restent toutefois méconnues. Elles sont sous-représentées dans les livres d'histoire, la toponymie, dans les désignations officielles. Elles sont également encore sous-représentées en politique », a rappelé la ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest.

La FQM s'est donc dotée d'une politique qui vise notamment à atteindre la « zone paritaire » - soit au moins 40 % - entre les hommes et les femmes au sein des différents comités de la fédération.

Le regroupement de 1000 municipalités locales et MRC (municipalités régionales de comté) visera aussi la parité hommes-femmes pour ses portes-paroles lors d'événements, congrès et autres, afin de présenter davantage de modèles féminins dans l'espace public, a expliqué la présidente du Comité femmes et politique municipale de la FQM, Audrey Boisjoly.

« Entre 2013 et 2017, on avait seulement 1,5 % de différence dans le nombre de mairesses. À la vitesse où ça va en ce moment, si à chaque quatre ans on augmente seulement de 1,5 %, on devrait être rendu à 2077 pour atteindre une zone paritaire et à 2101 pour atteindre carrément une égalité hommes-femmes », a illustré Mme Boisjoly, qui est aussi la plus jeune mairesse du Québec, celle de Saint-Félix-de-Valois.

De même, le président de la FQM, Jacques Demers, fera la promotion de cette Politique d'égalité et de parité auprès de ses membres, afin de les inciter à adopter aussi des mesures à cet égard.

La FQM veut aussi développer le réflexe de l'analyse différenciée selon les sexes. Il s'agit d'une sorte de grille d'analyse qui permet d'évaluer si une politique, un programme, une mesure entraîne des répercussions néfastes sur les femmes.

« Le lancement de la politique de la Fédération témoigne de l'importance de se doter d'outils pour augmenter la présence de femmes en politique et notamment au palier municipal, parce que les mots d'encouragement ne suffisent plus », a ajouté la ministre Charest.