Les Forces armées canadiennes voient la montée en flèche du nombre de signalements d'agressions sexuelles dans leurs rangs comme le signe que les efforts déployés pour contrer ce type de comportement ont fonctionné et non comme la preuve que ces crimes sont en hausse.

Entre le 1er avril 2017 et le 31 mars dernier, 111 agressions sexuelles ont été rapportées aux autorités militaires, soit plus du double des 47 plaintes présentées l'année précédente.

Bien que ces chiffres semblent troublants de prime abord, la commodore Rebecca Patterson, responsable de l'équipe d'intervention stratégique des Forces sur l'inconduite sexuelle, y voit plutôt le signe que les membres de l'armée se sentent plus à l'aise de dénoncer.

Ces statistiques montrent néanmoins que le problème persiste au sein des forces armées, et ce, en dépit de l'approche de tolérance zéro promise par le chef d'état-major, le général Jonathan Vance.

Au-delà des agressions sexuelles présumées, 76 autres crimes sexuels ont été signalés, comme des cas de harcèlement sexuel, d'attentat à la pudeur, de pornographie juvénile, d'abus de pouvoir et d'exploitation sexuelle.

Outre ces allégations de nature criminelle, les autorités militaires ont aussi été informées de 231 cas de comportements inappropriés tels que des propos ou des plaisanteries à caractère sexuel trop fréquents, l'affichage de contenu sexuellement explicite et même de la pression pour poser des actes sexuels.

Si certains de ces comportements se sont manifestés avant la promesse de Jonathan Vance d'adopter la ligne dure, environ les trois quarts des signalements concernaient des incidents survenus en 2017, ce qui représente une moyenne de 25 incidents par mois.