Les libéraux étant discrédités, le Bloc québécois est aujourd'hui le seul parti politique au Québec capable de faire échec aux conservateurs, a soutenu jeudi le chef bloquiste Gilles Duceppe.

Ce message, le leader souverainiste entend le marteler sans relâche pendant la campagne électorale fédérale qui se mettra en branle dès dimanche au pays.

«Ma conclusion est que le seul parti capable de battre les conservateurs au Québec, c'est le Bloc québécois et que toute division du vote aide les conservateurs», a dit M. Duceppe, en point de presse à Québec, où il était de passage pour appuyer la croisade des artistes contre les compressions fédérales en culture.

M. Duceppe a invité à se rallier derrière le Bloc «tous ceux», incluant les libéraux fédéraux déçus, qui veulent empêcher le chef conservateur Stephen Harper de former un gouvernement majoritaire à l'issue du scrutin automnal.

«Il ne faut pas leur donner une majorité et nous (le Bloc) sommes les seuls à pouvoir les battre au Québec», a-t-il dit.

Le chef du Bloc ne cache pas, du reste, son intention d'exploiter au profit de son parti le vent de changement qu'incarne aux Etats-Unis le candidat démocrate Barack Obama.

Le Bloc, a-t-il plaidé, est la seule voie à emprunter pour ceux qui veulent se débarrasser des «idéologues» à la George W. Bush qui inspirent, à son avis, les politiques conservatrices du premier ministre Harper.

«Au moment même où les Américains sont en train de se débarrasser de ce régime, il ne faut pas, nous, leur donner (aux conservateurs) une majorité», a-t-il insisté.

Même s'il associe abondamment le chef conservateur à la droite américaine, M. Duceppe se défend de vouloir mener une campagne de peur contre M. Harper.

«Quand je vous dis que Harper disait que Kyoto est un complot des socialistes, ce sont ses paroles. Quand je vous dis que Harper voulait accompagner Bush en Irak, c'est son discours. (...) Ce ne sont pas des peurs, ce sont des réalités», a-t-il fait valoir.

Parmi les enjeux qui figureront au coeur de l'argumentaire bloquiste pendant la campagne électorale, on note l'économie, l'environnement et aussi la question identitaire. A cet égard, le mouvement d'opposition aux compressions dans les programmes culturels sera l'un des points de mire de la campagne, a indiqué M. Duceppe.

«Ce sera l'un des enjeux importants, fondamentaux de cette campagne. (...) Quand ils nous disent qu'ils reconnaissent la nation québécoise puis qu'ils coupent dans l'âme même de la nation qui est la culture, ils vont avoir un débat, on va en parler. Ce sont eux qui nous amènent sur ce terrain», a-t-il argué.