Les représentants des TCA des usines de Rio Tinto Alcan (RTA) au Saguenay-Lac-Saint-Jean estiment que la multinationale favorise son sous-traitant Scepter dans le conflit qui l'oppose à ses travailleurs depuis plus de six mois.

Le directeur régional des TCA Alain Proulx et ses collègues Pierre Simard et Claude Patry ont dénoncé l'attitude de RTA qui continue de faire parvenir les écumes des usines de Beauharnois et Shawinigan à une usine américaine de Scepter où sont déjà traitées celles de l'aluminerie de Seebree au Kentucky.

Selon les représentants syndicaux, le volume des écumes de Beauharnois et Shawinigan est comparable à celui de celles du Complexe Jonquière qui sont présentement gardées sur place. Les écumes des autres usines de la région sont temporairement acheminées à une compagnie de la région de Trois-Rivières, Recyclage aluminium Québec.

L'usine de traitement des écumes d'aluminium Scepter au Saguenay, anciennement l'usine Guillaume-Tremblay, dont Alcan s'est départie au profit du sous-traitant il y a quelques années, traite habituellement la presque totalité des résidus des salles de cuves de la région.

RTA se plaint que le conflit patronal-syndical dans lequel elle ne veut pas s'immiscer lui occasionne des inconvénients directs et financiers.

La porte-parole de la compagnie, Margot Tapp, a déclaré hier que Rio Tinto Alcan a des obligations légales et environnementales à respecter en ce qui concerne les écumes d'aluminium. " On a toujours pris et on doit prendre des décisions pour assumer nos responsabilités. On s'organise en conséquence", a déclaré Mme Tapp.

La porte-parole réaffirme que RTA a toujours refusé de s'immiscer dans les relations de travail de ses sous-traitants avec leurs employés et qu'elle va continuer de s'en tenir à l'écart.

Elle refuse toutefois de nier ou confirmer les allégations des TCA sur le transport et le lieu de traitement des écumes d'aluminium, un sujet qu'elle ne veut pas aborder en public.

Margot Tapp contredit cependant l'affirmation des représentants syndicaux qui soutiennent ne pas avoir été prévenus à l'avance des gestes de RTA. "Nous les informons toujours à l'avance", a-t-elle précisé.