La flambée des prix du carburant a fait une autre victime dans le secteur aérien: le transporteur à rabais Zoom Airlines, d'Ottawa, a annoncé jeudi qu'il allait se placer sous la protection de ses créanciers au Canada et au Royaume-Uni, laissant des milliers de passagers en plan.

Le vol vers Londres qui devait partir jeudi à 23h de l'aéroport Montréal-Trudeau ne décollera donc pas.

Des avions de la société ont été cloués au sol à Calgary et à Glasgow après que l'entreprise eut omis de payer des factures.

Une porte-parole d'Aéroports de Montréal a refusé de révéler le montant des créances de Zoom.

Outre les administrations aéroportuaires, Zoom Airlines doit de l'argent à des fournisseurs et aux propriétaires de ses avions.

«Nous sommes désespérément désolés pour les inconvénients que la situation causera aux passagers et à ceux qui ont réservé des vols», ont déclaré les fondateurs de Zoom, Hugh et John Boyle, dans un communiqué affiché sur le site web de l'entreprise en début d'après-midi.

«Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour soutenir le transporteur et n'avons ménagé aucun effort pour obtenir un plan financier qui aurait pu permettre à nos avions de voler, ont-ils assuré. Aussi tardivement qu'hier (mercredi), nous avions obtenu un nouveau financement, mais les actions des créanciers nous ont empêché de poursuivre nos activités.»

600 emplois perdus

Plus de 600 personnes — 450 au Canada et 260 au Royaume-Uni — perdront leur emploi chez Zoom.

À Calgary, des dizaines de passagers ont été transportés à Vancouver par WestJet mercredi après qu'un Boeing 767 de Zoom eut été cloué au sol.

En Écosse, l'agence responsable de l'aviation civile a demandé à l'administration aéroportuaire de Glasgow de retenir un Boeing 757 de la compagnie, également pour défaut de paiement.

Zoom soutient avoir été rentable l'année dernière. L'entreprise a toutefois plongé dans le rouge en 2008 à cause des coûts du carburant, qui auraient grimpé de 50 millions$ en un an.

Pas de remboursement

Les voyageurs qui ont réservé leurs vols directement auprès de Zoom ne seront pas remboursés, à moins d'avoir payé avec une carte de crédit comportant une assurance à cet effet.

Ceux qui ont réservé par le biais d'un agent de voyage au Québec pourront être remboursés jusqu'à concurrence de 3000$. Le total des indemnités versées à des clients de Zoom ne pourra toutefois pas dépasser 3 millions$, a précisé Jean Jacques Préaux, porte-parole de l'Office de la protection du consommateur.

L'action de Transat, l'un des principaux concurrents de Zoom, bondissait de plus de 9% jeudi après-midi pour s'échanger à 20,21$ à la Bourse de Toronto. Le titre d'Air Canada a toutefois peu bougé, cotant à 4,74$, en hausse de 0,2%.

Fondé en 2002, Zoom exploitait des vols à partir des aéroports de Londres (Gatwick), Glasgow, Manchester, Cardiff, Belfast, Paris, New York, San Diego, Fort Lauderdale et les Bermudes, de même qu'à partir de huit villes canadiennes.