Imaginez tous les clichés du Mexique et vous les verrez sur la route qui mène de l'aéroport de San José del Cabo vers Cabo San Lucas, deux des villes qui forment la région de Los Cabos. Cactus, montagnes de roche, végétation rare, sable et soleil cuisant. Il n'y manque que les ânes et les paysans en poncho pour compléter le portrait.

On s'imagine difficilement qu'une vibrante station balnéaire prisée par le jet-set américain brille dans ce coin du Mexique qui a tout d'un désert de sable. Les magasins ont conquis le bord de l'autoroute de 1700 km qui commence au nord, à la frontière américaine, et les chaînes hôtelières se font peu discrètes. La vie a repris son cours dans cette région durement frappée par l'ouragan Odile en septembre dernier.

Il faudra se rendre jusqu'au bout de la péninsule de la Basse-Californie, à Cabo San Lucas, pour comprendre l'intérêt de cette oasis du désert. C'est un refuge qui plaira aux habitués du Sud, qui ont usé les plages de Cuba et de la République dominicaine, et qui ont envie de découvrir autre chose.

Magasinage et boîtes de nuit 

La petite ville de 40 000 habitants est certainement le point le plus touristique de la région. Toute l'année, des navires de croisière font escale dans la baie du même nom, souvent deux bateaux à la fois, et déversent un flot de visiteurs d'un jour dans ses rues accidentées.

Les plus riches feront des folies dans les boutiques de luxe qui composent le Luxury Avenue, un centre commercial en bordure de la marina.

En soirée, la ville change de vitesse, pour le plus grand plaisir des oiseaux de nuit. Elle résonne jusque dans les montagnes qui l'entourent, au son des nombreux bars aux façades ouvertes sur la rue, dont la populaire Cabo Wago.

La plage et la mer

Il ne faut pas s'attendre à retrouver la mer des Caraïbes lorsqu'on fait trempette à Cabo San Lucas. La plage de Medano fait penser à celles qu'on trouve en Espagne. Elle est parfois agitée, en pente assez abrupte, et naturellement dépourvue de palmiers (vous en verrez quand même sur les terrains privés, plantés par des paysagistes).

En janvier, l'eau saisit lorsqu'on y pénètre, bien qu'elle soit confortable après quelques instants.

Il faut aimer l'action pour profiter au maximum de sa journée au bord de la mer puisque, en période de pointe, soit les jours fériés et le dimanche, il y a beaucoup de serviettes au mètre carré.

Les hôtels tout-inclus comptent des sections de plage réservées, mais plus on se rapproche du centre-ville, plus les commerces ont pignon sur le sable, et plus les baigneurs s'entassent.

De nombreuses motomarines zigzaguent entre les paquebots et les yachts de luxe, à une centaine de mètres de la rive. Le brouhaha de la population locale s'entremêle au va-et-vient des propriétaires d'appartements en temps partagé. 

Ça brasse, mais si vous aimez le genre, c'est ce qui rend l'endroit excitant. Le panorama sur les rochers à l'horizon est à couper le souffle, et on peut faire de longues promenades d'une pointe à l'autre.

El Arco, l'icône de Los Cabos

Il était possible de marcher de la marina jusqu'aux plages qui divisent l'arche de la ville avant le passage de l'ouragan Odile, mais le sable a été avalé par les vagues.

La seule manière d'observer l'arche (qui ressemble à une version réduite du rocher Percé), c'est d'aller sur l'eau. Il est très facile de trouver un bateau taxi au fond vitré pour s'y rendre en observant de nombreux poissons colorés.

On peut y faire de la plongée en apnée, mais soyez prévenu: l'environnement est un peu chaotique, entre les bateaux-taxis, les motomarines et les vagues parfois fortes.

Les plages de l'arche sont plus reposantes. D'un côté, vue sur la baie de San Lucas (Lovers Beach) et, de l'autre, vers le Pacifique (Divorce Beach). À choisir selon son humeur!

L'après-Odile 

On aurait pensé que la saison touristique serait à oublier à la suite du passage d'Odile, en septembre. Les dommages aux infrastructures (dont l'aéroport international, où 30 000 touristes ont été retenus) étaient majeurs, mais Los Cabos a fait honneur à son mot-clic officiel post-désastre: #unstoppable.

Déjà, en octobre, les hôtels ont rouvert leurs portes aux touristes. Difficile de croire que, en septembre, des rafales de 200 km/h ont déraciné des palmiers, rempli les piscines de sable et arraché des parties de la route ainsi qu'une paroi de la tour de contrôle de l'aéroport.

Pourtant, les touristes qui y ont séjourné durant les Fêtes affirment que c'est le retour à la normale, sous les palmiers à la mine triste, encore échevelés et peu garnis.

Tiger Woods vient d'ailleurs d'y inaugurer un nouveau terrain de golf, les stars américaines sont de retour et les hôtels tournent à plein régime.

Photo Digital/Thinkstock

Ici, les vagues sont parfois fortes.

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Depuis le passage de l'ouragan, Odile, la seule manière d'observer l'arche de Los Cabos est par la mer.