Après le passage dévastateur de l'ouragan Odile, la prestigieuse station balnéaire mexicaine de Los Cabos, aujourd'hui désertée par les touristes, est confrontée au défi d'être prête à temps pour la prochaine haute saison et éviter de lourdes pertes financières.

À moins d'un mois du célèbre tournoi international de pêche sportive Bisbee's, qui marque le démarrage de la haute saison d'hiver, la majorité des hôtels de cette destination très prisée des touristes américains sont à demi-détruits ou hors d'état de fonctionner, comme le terminal de l'aéroport international.

Le rétablissement des services de base, électricité, téléphone, eau potable pourrait prendre encore plusieurs semaines.

La seconde destination touristique du Mexique, après les sites caribéens de Cancún et la Riviera Maya, veut pouvoir de nouveau accueillir ses deux millions de touristes annuels.

Les Nord-Américains qui cherchent à fuir les froids hivernaux sont les principaux visiteurs de cette destination située au sud de la péninsule de Basse-Californie, sur le Pacifique et la mer de Cortés, décrite par Jacques Cousteau comme «le plus grand aquarium du monde», et qui compte quelques-uns des plus beaux et exclusifs parcours de golf du Mexique.

Des célébrités comme John Wayne ou Bing Crosby et, plus récemment, Leonardo DiCaprio et Oprah Winfrey y ont séjourné.

Los Cabos «sera en état de recevoir les touristes pendant la saison haute d'hiver» qui culmine en décembre, a promis la ministre mexicaine du Tourisme, Claudia Ruiz Massieu.

Manque de personnel

Pour réparer les dégâts estimés à environ un milliard de dollars dans les hôtels ou les commerces dévastés par les pillages, nettoyer les rues des déchets laissés par Odile et reconstruire l'aéroport, il faudra de la main-d'oeuvre.

Or, un des principaux problèmes que rencontre le site est le départ de centaines de personnes, dont de nombreux employés du secteur touristique.

«Je pars parce que je n'ai pas de travail, l'hôtel qui m'employait a été complètement détruit et je n'ai rien à manger», explique à l'AFP Monica Jimenez, pendant qu'elle attend l'un des vols du pont aérien d'évacuation de la zone organisé par les autorités.

«Et maintenant, qui va m'acheter quelque chose?» se désole Claudia Arce, une vendeuse de sacs qui va aussi rejoindre la capitale.

«On a devant nous des jours compliqués et un mois de décembre très triste», dit, attristée, Nelida Lopez, serveuse d'un des quelques rares restaurants ayant rouvert.

On n'y sert que des galettes de maïs à la viande ou au poulet: les plats qui font son succès, les poissons et les fruits de mer, et qui ont fait sa réputation sont encore absents du menu.

L'ouragan Odile, classé catégorie 3 sur l'échelle de Saffir Simpson qui en compte cinq, s'est abattu mi-septembre sur le Mexique et plus particulièrement sur le sud de la Basse-Californie, faisant au total six morts.