La côte caribéenne de la Colombie est un joyau de l’Amérique du Sud. Parfaite pour les touristes friands de plages à la beauté ahurissante, la région séduit également les aventuriers qui souhaitent randonner dans la jungle, les amateurs d’architecture coloniale, les fous du café et les voyageurs en quête de quiétude dans un bungalow perché en montagne. Petit tour guidé d’une traversée entre Carthagène et Minca.

Disons-le d’emblée : visiter la Colombie sans passer quelques jours à Carthagène est impensable. Émouvante de beauté, vibrante de couleurs, étourdissante de raffinement, la ville dont l’architecture rappelle celle de nombreuses capitales européennes est agrémentée de vendeurs ambulants, d’îlots de verdure et de spectacles de danse traditionnelle qui réchauffent le cœur… même si ce dernier était déjà servi par les 42 degrés ressentis grâce à l’humidité oppressante.

Les quartiers Bocagrande et Manga ont des charmes modernes qui attirent quelques curieux, mais on ne saurait trop insister sur la nécessité de passer le plus de temps possible dans le centre historique et Getsemani, le quartier général de l’art de rue. Si le simple fait de déambuler dans les rues peuplées de maisons roses, jaunes, bleues, vertes, rouges et mauves est un plaisir en soi, il y a aussi de nombreux arrêts sympathiques.

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Exubérantes de couleurs, les rues du quartier Getsemani, à Carthagène, attirent les touristes de partout. 

Près de la plaza Santo Domingo, vous trouverez la plus vieille église de Carthagène et une sculpture créée par Fernando Botero, célèbre peintre et sculpteur reconnu pour ses dodus personnages. Si vous désirez croiser iguanes, paresseux et petits singes en liberté, faites un détour au parc Centenario. Puis, prenez un moment pour admirer la Torre del Reloj, l’un des symboles les plus forts de la ville — accessoirement l’un des plus « instagrammables ».

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Magnifique et majestueux sont deux adjectifs qui conviennent au monument Torre del Reloj.

Les incontournables

Pour admirer le coucher du soleil, tout le monde vous suggérera de prendre un verre au Cafe del Mar. Bien que la vue saura vous couper le souffle, notez que tout y est hors de prix et que le service laisse parfois à désirer.

Pourquoi ne pas admirer les couleurs célestes en direct de la terrasse du Movich Hotel ? Si elle est pleine à votre arrivée, n’hésitez pas à vérifier auprès des hôtels voisins qui vous laisseront prendre un verre, les pieds dans la piscine creusée.

Un peu plus tard en soirée, rendez-vous à la plaza de la Trinidad, sorte de carrefour des voyageurs et des résidants qui se réunissent autour de la musique, de la danse et d’innombrables petits restaurants.

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Partout où on s’arrête, Carthagène exulte de beauté.

On vous encourage également à découvrir le Castillo San Felipe de Bajaras pour être catapulté en 1741, à une époque où les colons ont repoussé l’armada anglaise, leur bloquant ainsi la route vers le reste du continent.

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Le fameux Castillo San Felipe

Parmi les petits bijoux de la ville, on vous conseille de prendre un café à l’Abaco Libros y Café, une librairie faite de murs de briques qui rappelle les décors de Harry Potter, ainsi qu’au Café del Mural, dont la terrasse est campée dans une ruelle chargée d’œuvres d’art.

Changement de décor

À un peu plus de quatre heures d’autobus de Carthagène (à moins de subir les effets de la temporalité élastique du pays) se trouve Santa Marta. À l’exception de ses jolies plages et de son centre historique débordant de restaurants, de bars et de crèmeries, la ville a peu à offrir, sinon d’être le camp de base de vos prochaines découvertes.

En effet, seuls quelques kilomètres vous séparent du parc national de Tayrona, où l’on vous intime d’arriver avant 8 h. Ne vous laissez pas refroidir par l’organisation déficiente à l’entrée. Une fois votre billet en poche, vous pénétrerez dans la jungle en sillonnant des sentiers extrêmement bien balisés, sans briser le charme naturel des lieux.

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Voici l’une des nombreuses plages éblouissantes de beauté auxquelles vous aurez accès en traversant la jungle du parc national de Tayrona. 

D’heure en heure, vous admirerez une nature aussi dépaysante que luxuriante, des singes, des autoroutes de fourmis, plusieurs plages absolument magnifiques — dont une bien cachée pour les adeptes de naturisme —, et des dizaines de voyageurs qui font le même trajet avec leurs bagages sur le dos, afin de séjourner une ou plusieurs nuits dans un espace où des tentes sont cordées par dizaines.

Si vous n’avez pas loué une voiture pour vos déplacements, vous devrez accepter la place qu’on vous donne dans un autobus qui s’arrête à la sortie de Tayrona. Ne soyez pas surpris si on vous demande de faire une heure de route debout au milieu du couloir, malgré la fatigue qui accable votre corps. C’est souvent comme ça, en Colombie.

Un écrin de calme

Afin de vous reposer et de prendre une pause de la chaleur accablante, on vous invite avec enthousiasme à séjourner au Sol de Minca Éco Lodge, à quelques minutes à pieds de Minca. Dès notre arrivée à cet endroit, nous avons pris la décision de ne plus le quitter pendant 24 heures.

PHOTO FOURNIE PAR SOL DE MINCA ÉCO LODGE

Les bungalows de Sol de Minca Éco Lodge sont situés à quelques minutes à pied de Minca.

On parle ici d’un espace doté de plusieurs petits bungalows d’un ou deux étages construits ici et là sur la montagne, avec vue sur la vallée et Santa Marta au loin, d’une fraîcheur qui vous redonne foi en l’humanité, des repas végétaliens conçus à partir d’ingrédients cultivés sur place (nous y avons probablement mangé la meilleure lasagne de notre vie) et des employés dont l’anglais est assez solide pour avoir de réelles discussions sur la famille, la région et la culture colombienne.

En dépit de la qualité supérieure de leur nourriture et du raffinement de leurs constructions en nature, les propriétaires restent fidèles à leurs convictions : ils restent petits, ils gardent les prix très abordables, ils maintiennent un climat ultrachaleureux et tous leurs gestes sont faits en adéquation avec la nature et plusieurs méthodes enseignées par les peuples autochtones, avec lesquels ils ont une relation riche, proférant à l’endroit une âme qui apaise dès les premières secondes.