Sous une pluie de pétales, la chorégraphie de jupes aériennes se mêle à un spectacle de la danse moderne : Dior a ouvert lundi la semaine du prêt-à-porter à Paris avec un défilé à la fois grandiose et intimiste.

La directrice artistique des collections femme de Dior, l'Italienne Maria Grazia Chiuri s'est associée à la chorégraphe israélienne Sharon Eyal pour présenter la collection printemps-été 2019 inspirée de la danse comme « acte libérateur » incarnée par les célèbres Isadora Duncan, Martha Graham ou Pina Bausch qui ont révolutionné leur discipline.

Pour Maria Grazia Chiuri, cette mise en scène où les mannequins défilent dans la brume au milieux de danseurs est un moyen de faire vivre le moment aux invités qui « le ratent souvent » en prenant les looks en photo avec leurs smartphones.

« Nous avons eu l'idée de la liberté, de quelque chose de très léger. Le look classique Dior est devenu plus léger », explique Maria Grazia Chiuri dans une interview à l'AFP. « Danser est une chose naturelle, cela fait partie de toutes le cultures. Nous avons essayé de donner à tous les vêtements une touche humaine ».

« Ce n'est pas une question de perfection du corps, mais de souplesse et de force du mouvement », souligne la chorégraphe Sharon Eyal.

Une scène a été montée dans l'hippodrome de Longchamp, dans l'ouest de Paris pour accueillir ce défilé auquel ont assisté les actrices américaine Blake Lively, canadienne Charlotte le Bon et française d'origine ukrainienne Olga Kurylenko.

Hommage à Dior

Les bodys, justaucorps et combinaisons se déclinent dans dans de nombreuses nuances de couleur chair, pour correspondre à la couleur de la peau de chaque modèle. Maria Grazia Chiuri dit choisir de « fortes personnalités » et crée un look spécifique pour chacune d'entre elles.

Ces basiques des danseuses se portent avec des pièces de collection comme de longues jupes aériennes, souvent plissées-hommage aux codes de la maison Dior, des robes transparentes ou des jeans amples.

Printemps oblige, les fleurs-roses, muguets ou marguerites sont très présentes, en imprimé en tye et dye pour un côté plus léger ou brodées avec des morceaux de plumes.

Les robes couleurs pastel, en tulle et en jersey-tissu utilisé pour la première fois par Maria Grazia Chiuri, sont évanescentes, le corset est remplacé par un maillot de corps pour des mouvement libres et naturels.

La danse suggère le motif de kaléidoscope qu'on retrouve sur les leggings des danseurs ou dans les imprimés sur le tulle et le denim.

Une partie de la collection est inspirée de hip-hop, le jean soulignant une silhouette décontractée. Les espadrilles en néoprène sont ultra souples.

« Le style Dior peut être créé de manière plus contemporaine : une veste du tailleur bar peut se porter avec un pantalon cargo sportif, une jupe de tulle avec une veste en coton militaire rebrodée », explique Maria Grazia Chiuri.

Les chaussures évoquent aussi la danse : les ballerines aux rubans tressés jusqu'à la cheville rappellent les pointes, d'autres se reposent sur un talon ou une semelle transparents en Plexiglas pour donner l'illusion que les mannequins marchent pieds nus.

Sur les cheveux-bandeaux ou rubans griffés Christian Dior en serre-tête, hommage aux exercices de la danse. Mais aussi un béret, très parisien, tricoté en lin par le chapelier Stephen Jones qui travaille depuis longtemps avec la maison Dior. « Cela ne chauffe pas en été, mais donne le look », explique-t-il à l'AFP.

Pour la créatrice italienne, qui aime passer des heures dans les archives de la maison Dior, ce thème de la danse est un moyen à rendre hommage à Christian Dior qui aimait la danse, a créé des costumes pour un ballet de Roland Petit et a habillé Margot Fonteyn, sur scène et dans la vie.