Du blanc, des mini-jupes, du vinyle. L'univers Courrèges était là mercredi pour le retour de la marque sur les podiums de Paris, version XXIe siècle, grâce au duo de créateurs de cette maison symbolisant la révolution vestimentaire des sixties.

Ce deuxième jour de Fashion Week dans la capitale française a aussi été marqué notamment par les inspirations japonaises de John Galliano chez Margiela, les riches motifs du défilé Dries Van Noten, et la collection pour Uniqlo de Carine Roitfeld.

Les déclinaisons de Courrèges

Plus de treize ans après le dernier défilé Courrèges, les nouveaux directeurs artistiques, Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant, ont proposé une collection printemps-été 2016 faite de quinze pièces -veste, mini-jupe, pantalon, mini-robe à pressions- qui peuvent se décliner en quinze matières -vinyle, cuir, daim, etc.-, et couleurs, au gré des envies.

Le blanc bien sûr, couleur-vedette de la marque fondée en 1961 par André Courrèges, aujourd'hui âgé de 92 ans, est très présent. L'argenté, façon combinaison spatiale, le jaune vif, le rouge et le bleu complètent la palette de ce vestiaire jeune et optimiste.

«Chaque pièce est possible dans chaque couleur et matière, ça fait 225 possibilités», explique à l'AFP Sébastien Meyer après le défilé.

Des déclinaisons qui correspondent aux besoins et envies des clientes, renchérit Arnaud Vaillant. «Si vous aimez votre veste, vous serez ravie de la retrouver en jean pour le jour, en cuir pour le soir, en maille pour le week-end. On peut se projeter dans différents moments».

Les deux créateurs respectivement âgés de 26 et 25 ans qui se sont fait remarquer avec leur marque Coperni, ont été nommés en mai par le duo de publicitaires Jacques Bungert et Frédéric Torloting, qui a racheté la marque en 2011 et opère depuis son retour sur le devant de la scène.

«Le style, la marque Courrèges étant tellement forts, on a passé d'abord du temps à reconstruire un socle qui nous permette d'envisager le deuxième cycle, créatif, dans lequel on vient de rentrer», explique Jacques Bungert.

PHOTO BERTRAND GUAY, AFP

Margiela: Galliano regarde vers le Japon

Pour sa deuxième collection de prêt-à-porter pour Margiela, John Galliano a savamment mêlé l'esprit «bricolage» de la griffe avec sa touche couture: un film de cellophane vient enserrer le bas d'un pull de cricket aux manches déchirées, des taches de peinture s'impriment sur l'arrière d'une robe blanche plissée ou d'un manteau noir.

Chez Margiela, les garçons aussi portent des robes longues ou des décolletés jusqu'au nombril. La seconde partie de la collection va chercher l'inspiration du côté du Japon, avec des vestes de kimono et des obis, ceintures dont les noeuds dans le dos sont remplacés par des petits sacs.

Malgré les exhortations des photographes, le couturier britannique s'est de nouveau abstenu de venir saluer à la fin du défilé, perpétuant la tradition d'anonymat instaurée par le fondateur de la griffe Martin Margiela.

PHOTO FRANCOIS GUILLOT, AFP

Dries Van Noten: motifs à foison

Un quatuor à cordes accompagnait le défilé de Dries Van Noten, dans un immense hangar. Un cadre industriel qui contraste avec les couleurs flamboyantes et les motifs foisonnants des créations du designer belge.

Ici, point de minimalisme. Les imprimés et les motifs se mêlent et se prolongent sur les accessoires et même le corps, sur des bas ou de longs gants qui ressemblent à des tatouages au henné.

La collection joue les oppositions, un pantalon à carreaux gris s'adoucit d'un voile imprimé rose comme une traîne, une veste de tailleur stricte s'associe à un pantalon brillant, un haut fin comme une deuxième peau se porte avec une brassière à sequins.

Le look Carine Roitfeld

La célèbre rédactrice de mode a signé pour Uniqlo une collection d'une quarantaine de modèles qui reflètent son style au chic sexy: des jupes crayon, des vestes en (fausse) fourrure, des chemisiers en soie aux imprimés léopard, des vestes en vinyle, des petits pulls ornés de rivets aux encolures.

La collection sera disponible le 29 octobre. Le géant japonais, qui a déjà collaboré plusieurs fois avec Inès de la Fressange, s'est par ailleurs associé à la marque Lemaire pour une collection en vente à partir du 2 octobre.

Photo Benoit Tessier, Reuters