Au troisième jour des défilés de prêt-à-porter féminin pour l'été prochain à Milan, la botanique inspire: les fleurs sont déclinées sous toutes les formes, dans les textures comme dans les effets visuels et un grand travail est proposé une fois de plus sur les matières.

Marco de Vincenzo: l'art de l'angle droit

Marco de Vincenzo, l'un des nouveaux noms de la mode italienne, a ébloui par sa maîtrise et sa rigueur, poursuivant son infatigable recherche sur la matière tout en cultivant son obsession pour les effets optiques.

Dans cette collection très applaudie, le jeune styliste part du carré, qu'il explore et exploite sous les formes les plus inédites en parvenant toujours néanmoins à respecter les limites imposées par cette forme géométrique élémentaire. Dans certains modèles, les carrés ondulent et scintillent, composés de fines franges en soie. Sur des petites robes en tricot, ils se dilatent en carreaux géants de différentes couleurs.

Autre piste, le tressage. Ici, des rubans en soie multicolores tressés composent des vestes mosaïques arc-en-ciel. Là, des bandes de cuir entrelacées forment un damier impeccable sur une jupe ou un blouson de teinte unie. La même technique utilisée avec des peaux de python colorées aboutit à un manteau somptueux.

Ermanno Scervino: élégance printanière

Pour l'été prochain, Ermanno Scervino imagine des ladies raffinées, dont chaque vêtement respire la virtuosité de l'artisanat made in Italy, tout en gardant une sobriété impeccable. La garde-robe est composée de petits manteaux aux volumes arrondis, de parka-chic à capuche, de micro-tops et brassières, portés sur des shorts ou des jupes serrées à taille haute descendant sous les genoux.

Une grande recherche a été effectuée sur les textures. Des ensembles top/jupes d'un bleu ou vert printanier sont réalisés en raphia tressé façon panier ou panama. Ailleurs, des jupes droites bordées de dentelles noires semblent tissées dans la paille.

Des robes blanches en canevas de lin d'une grande fraîcheur, sont subtilement ajourées, d'autres en macramé affichent une trame fleurie. Des fleurs en tissus bourgeonnent sur l'épaule d'une veste bleu ciel descendant jusqu'à la jupe assortie. Des broderies argentées illuminent une robe.

Etro: esprit libre

La chanson des Doors Riders on the Storm accompagne, lancinante, le défilé Etro centré sur l'esprit bohème et hippy des années 1970 et sur la culture des indiens d'Amérique. Cheveux au vent, les mannequins endossent des robes de squaw, chaussant des bottes en daim à franges. Les tuniques en crépon, les caftans en canevas ou encore les robes en suède ou en coton léger aux couleurs claires sont entièrement décorées de broderies, imprimés et autres fils de perles.

Le look est complété par des sacs perlés à franges longues, portés en bandoulière, des bijoux d'inspiration amérindienne sont composés de plumes, micro-perles et dents de requin. Ces parures à la saveur primitive sont complétées par des amulettes, des pendentifs et des lanières tressées.

Ne manquent à la panoplie ni les petits gilets frangés en peau, ni les ponchos. Sans oublier les ceintures perlées et les couvertures faisant office de manteaux.

Blumarine: jeunes filles en fleurs

Chez Blumarine, les fleurs sont partout, exaltant l'esprit romantique et la féminité typiques de la maison. Elles sont brodées sur des jupes en tulle, s'enroulent en guirlandes sur des robes fourreaux en voile transparent couleur peau, enserrent la taille d'une robe de soirée en chiffon rose pâle.

Des branches feuillues d'un noir brillant grimpent en relief du bas d'une robe vers la poitrine. De mini-pétales en chiffon appliqués en relief se confondent avec les imprimés d'une robe courte d'un vert tendre.