Lors d'un sondage informel, neuf fois sur dix, la réponse de la gent féminine à cette question était : « NON. » (Nous n'avons pas sondé la gent masculine...) Et pourtant, foi de Julie T. Dumais, créatrice de June Swimwear, il faudra s'attendre à voir moins de tissu et plus de fesse sur les plages du Québec cet été !

Mais d'abord, qu'est-ce que le bootykini ? Est-ce la version slang de l'impudique bikini brésilien ? (Booty signifie fesses, derrière, popotin en anglais.) Pas tout à fait. Chose certaine, impudique il est. Mais mieux accroché peut-être que le tanga de bronzette !

JUSTE SOUS LES TROPIQUES ?

Sur bon nombre de plages de surf, la culotte qui révèle généreusement l'arrière-train entre dans la norme. Les planchistes, sveltes ou non, ne se gênent pas pour pratiquer leur sport très légèrement vêtues.

Au Québec, c'est une autre histoire. Et pour cause. Le rapport au corps n'est pas le même que dans les pays chauds où tout le monde il est beau, tout le monde il est bronzé.

« Quand on se met en maillot en moyenne cinq fois par année, c'est normal d'avoir tendance à se couvrir plus, affirme Julie T. Dumais, créatrice de la jeune griffe June Swimwear. Quand ça fait deux semaines qu'on est au Costa Rica, qu'on fait du surf et du yoga, qu'on a pris un peu de couleurs et qu'on a vu tout le monde porter des maillots plus révélateurs, on devient à l'aise. Mais comme n'importe quel vêtement, il y a un lieu pour le porter. Je n'irais pas à la piscine Laurier en bootykini, par exemple. »

ADOPTÉ PAR UNE CRÉATRICE D'ICI

Le bootykini de June Swimwear a vu le jour en 2013. Deux bonnes amies de Julie, qui passent beaucoup de temps au cap Hatteras, lui ont commandé des culottes sexy. L'une d'elles, Annie Carrier, est une adepte de kitesurf et elle est devenue la première ambassadrice de June.

L'autre déclic pour la commercialisation du bootykini a eu lieu lorsque la designer a collaboré avec l'équipe de OuiSurf pour concevoir une collection de maillots. « Ben [Benjamin Rochette, un des deux animateurs de l'émission] n'arrêtait pas de me dire d'enlever du tissu ! »

Contre toute attente, et un peu par la magie des réseaux sociaux, les premiers bootykinis offerts en vente se sont envolés en une journée (de 2013) à la boutique Axis de Saint-Sauveur. Julie a donc produit 200 nouvelles culottes, production qui d'ailleurs se fait entièrement au Québec.

Cette année, elle a ajouté un nouveau modèle, le Maya, qui a deux bandes élastiques minces plutôt qu'une plus épaisse, ce qui le rend encore plus sexy.

ÊTRE FIÈRE DE SA FESSE

La créatrice ne s'attend évidemment pas à ce que son bootykini soit adopté par l'ensemble des Québécoises. Elle est consciente de s'adresser surtout à des femmes jeunes, sportives, bien dans leur peau.

Elle-même assez active, la trentenaire est tombée amoureuse du surf et de son mode de vie lorsqu'elle a passé six mois en Australie. Diplômée en études internationales, elle aimait aussi beaucoup la couture, un héritage de sa maman.

Mais le maillot de bain pose certains défis aux couturières novices, entre autres à cause du côté glissant et élastique des matières. Son premier bikini, elle l'a fait sans élastiques. « J'ai compris à quoi ils servaient en faisant des jumping jacks dans la piscine ! », se rappelle-t-elle.

Aujourd'hui, Julie fait des maillots que même une vague de 30 pieds ne pourrait perturber. Les cinq ambassadrices de June en témoigneraient. L'une d'elles, la professeure de SUP yoga (yoga sur surf à pagaie) et surfeuse tremblantoise Nadia Bonenfant, a récemment étrenné ses bikinis sur la North Shore à Hawaii et sur les lacs du Québec sans jamais dévoiler son haut !

Les fesses, en revanche...

Les maillots de June Swimwear sont offerts en ligne et dans les boutiques suivantes : Axis, Unicorn, Solo Échantillons et Empire.