Si la maigreur reste généralement de rigueur sur les podiums des grands créateurs, l'intérêt mondial pour une vie plus saine a pris corps lors des Fashion week de Sao Paulo et Rio, où la beauté squelettique a fait place à des corps plus athlétiques.

En cette année du Mondial de football au Brésil, ces nouvelles silhouettes ont attiré l'attention début avril sur les podiums de la Sao Paulo Fashion Week, la plus grande semaine de la mode latino-américaine. Et elles se sont aussi imposées la semaine dernière avec les défilés de plages du Fashion Rio, ville qui accueillera aussi les jeux Olympiques en 2016.

«Cette apparence synonyme de bonne santé est devenue à la mode. Cela a été un changement esthétique dans le monde et pas seulement pour les mannequins; mais comme elles sont très maigres avec un faible pourcentage de graisse, les muscles se voient plus», explique Felipe Veloso, dessinateur de la marque brésilienne Triya.

«Aujourd'hui de nombreux mannequins soignent leur apparence au maximum», déclare Alisson Chornak, responsable du casting de l'agence Way Model, qui choisit les beautés pour participer aux semaines de la mode brésilienne.

Guisela Rhein, propriétaire de l'un des ventres les plus enviés de la saison carioca, a choisi de faire du sport pour soigner sa ligne. À 27 ans, avec 1,78 m et 53 kg, elle fait du volley et se déplace en vélo à New York où elle réside.

«Mes muscles viennent du sport»

«Mes muscles viennent du sport. Si ce n'est pas quelque chose d'exagéré, il est bon de passer cette image», estime le mannequin, qui comme la célèbre top model Giselle Bundchen est originaire du sud du Brésil.

Flavia Lucini, 25 ans, a exhibé des formes généreuses sur les podiums de Rio et passe sa vie entre Rio et Paris. Elle aime courir et faire de la bicyclette et fait de la musculation deux fois par semaine pour ne pas dépasser ses 57 kg distribués sur 1m79.

Sofia Resing est encore plus appliquée. Elle fait du surf, du stand-up paddle et de la bicyclette dès qu'elle le peut. Ce mannequin de 22 ans, qui vit à New York, suit aussi des cours de gymnastique trois fois par semaine et quand elle voyage, elle fait des exercices à l'aide de vidéos sur son ordinateur.

«Je trouve que c'est beau d'avoir un corps qui respire la santé. Les mannequins brésiliens ont en général un beau corps, c'est dans le sang», plaisante cette nouvelle recrue des podiums brésiliens de 1,80 m et 57 kg.

«Avant, on aurait dit des malades»

Natalia Zambiasi, 23 ans, aux muscles définis, a toujours aimé le sport et elle s'efforce de faire de l'exercice quatre fois par semaine.

«J'adore le spinning et courir. Je fais aussi de la musculation. En période plus agitée, de Fashion week, je fais de l'aérobique plus rapide et intense», confie cette jeune femme de 1,77 m et 55 kg.

La directrice générale de l'agence JOY Model, Liliana Gomes, affirme que les mesures de 90 cm de hanches maximum n'ont pas changé.

«Les mesures sont les mêmes. Ce sont les muscles qui sont plus définis. Ce qui change, c'est l'exigence de perfection du visage et du corps qui avant était moins importante».

Outre de beaux visages et des «ventres plats et musclés» certains «derrières rebondis» ont également attiré l'attention en cette saison, comme celui de Raica Oliveira, l'ex-fiancée de la vedette de football Ronaldo, qui défilait en exclusivité pour la marque de plage Lenny.

«La maigreur excessive n'est plus à la mode», assure la consultante en mode Costanza Pascolato. «Les mannequins ont appris à soigner leur silhouette de façon plus contemporaine, plus saine. Avant, on aurait dit des malades».

Daniel Ueda, dessinateur de Lenny, confirme que les mannequins «avec des formes» sont de plus en plus demandées pour présenter les bikinis, mais souligne que ce qui pèse au moment du choix des mannequins, c'est leur attitude: «L'élégance compte pour beaucoup. Ce ne sont pas forcément les plus belles qui portent le mieux un vêtement».