Les stylistes milanais veulent croire en la reprise: en ce premier jour des collections de prêt-à-porter pour l'été 2014, la plupart d'entre eux ont consacré le retour au vrai luxe.

Pas l'opulence «bling bling», mais une recherche de la qualité et de la manufacture pour habiller une clientèle toujours plus sophistiquée. Les matières précieuses, les détails uniques, les décorations, les traitements particuliers sur les tissus... Tout concourt à faire du vêtement un produit exclusif.

Rien n'est trop beau, par exemple, pour la nouvelle femme Dsquared2 imaginée par le duo canadien Dean et Dan Caten, qui abandonne son habituel côté rock déluré pour jouer la femme sophistiquée  avec lunettes rétro 1950, chapeaux cloche démesurés et escarpins à talons vertigineux, qui s'enfoncent sur le sable blond avec le plus grand naturel, comme il sied à une grande dame.

Le short est rigoureusement en crocodile, tandis que le maillot de bain deux-pièces est en peau de poulain à motifs léopard ou zébrés. Ici, des broderies noires décorent une mini robe, là des perles illuminent une veste. Les shorts ultra courts et autres culottes courtes bouffantes se combinent avec des vestes aux volumes arrondis. Le soir, place aux robes de cocktail évasées, du plus grand chic, et aux petits ensembles en soie poudrée de pierres précieuses, assortis bien sûr au sac à main. Le tout étant égayé d'une palette aux couleurs vives (orange, jaune, bleu).

Chez Gucci le luxe est davantage suggéré. À travers les matières soyeuses et des décorations flamboyantes, la styliste Frida Giannini s'est amusée à détourner le classique vestiaire sportif (pantalons de jogging serrés à la taille et aux mollets affichant les typiques bandes latérales, bermudas de surfeur, maxi tops, tricots en tissu technique «mesh» ajouré, etc.) pour confectionner une collection aux vêtements raffinés et sensuels.

Là encore, la tendance est à l'opulence, mais sans exagération. La garde-robe est principalement composée de pièces noires, illuminées par des jacquards scintillants, des arabesques sinueuses et colorées, des broderies de paillettes, des dessins Art déco.

Quelques robes en tissu lamé dans les tons orangés, fuchsia, mauve et cuivre accentuent cet effet iridescent. Les tuniques marocaines et autres caftans alternent avec des manteaux peignoirs et des vestes kimono.

Tout est fluide et impalpable, comme si les vêtements, retenus dans le dos par de simples rubans, se relâchaient pour glisser sur la peau dans un jeu infini de transparences et de fentes.

Les robes assurent le minimum indispensable, construites à partir de deux longs pans de tissu posés devant et derrière, juste noué sur les côtés par des lacets. Les longues franges des sacs renforcent cette idée de mouvement flottant.

Lacets et rubans sont également utilisés par Alberta Ferretti qui habille de jeunes mannequins à la longue tresse blonde et aux ballerines de danseuses en robes blanches virginales brodées de fleurs multicolores. Les rubans arc-en-ciel s'entrelacent dans le coton blanc en guise de ceinture ou pour marquer le bord des jupes.

Les couleurs vives et les broderies rappellent les costumes traditionnels des paysannes, proposés ici en version chic. Le savoir-faire des brodeuses est particulièrement mis en valeur avec de jolies robes noires en macramé et les innombrables guirlandes fleuries brodées sur les vêtements, qui semblent parfois grimper à même la peau sur une épaule dénudée.

Photo AFP

Dsquared2

Photo AFP

Gucci