La Fashion week de Londres prend vendredi le relais de New York en pleine euphorie post-olympique mais la perspective de résultats décevants pour l'une de ses marques phares, Burberry, a assombri le tableau à l'amorce de cinq jours de défilés.

Moins longue et cotée que les new-yorkaise, milanaise et parisienne, la semaine de la mode londonienne mise traditionnellement sur son vivier de jeunes stylistes pour tirer son épingle du jeu.

Et Londres peut s'enorgueillir pour la deuxième année consécutive du titre de «capitale mondiale de la mode» décerné par la société américaine Global Language monitor (GLM), qui scrute les tendances dans les médias.

Un titre qui s'explique, selon GLM, par l'image de Kate, l'épouse du prince William, devenue une «icône de la mode», et par les retombées du succès des JO organisés cet été dans la capitale britannique.

Une soixantaine de défilés et une trentaine de présentations figurent au programme officiel jusqu'à mardi soir, pour la saison printemps-été 2013.

«Londres a une identité très spécifique, nous sommes connus pour notre créativité, pour notre cohorte de jeunes talents, qui montent des entreprises à succès», souligne Caroline Rush, directrice générale du British Fashion Council, qui organise l'événement.

Des jeunes, pour beaucoup issus des prestigieuses écoles de mode comme la célèbre Central Saint Martins, qui côtoient des «marques fortes comme Burberry, des grands stylistes emblématiques comme Paul Smith et Jasper Conran», a-t-elle dit à l'AFP.

Véritable institution du chic britannique, Burberry a toutefois mis en émoi le monde de la mode en annonçant cette semaine que ses résultats ne correspondraient qu'aux prévisions les moins optimistes des investisseurs, après un ralentissement de ses ventes. Ce qui a fait dégringoler son action en Bourse et chuter celle d'autres géants du luxe.

La marque aux fameux imperméables est pénalisée par le ralentissement de l'économie chinoise, devenue le principal moteur de sa croissance, comme de celle de nombreux autres groupes du secteur.

«Tout le monde sait que la situation économique est difficile en ce moment», reconnaît Caroline Rush, tout en assurant que Burberry est toujours considérée comme «une marque à succès».

Autre marque britannique très présente en Asie, Mulberry promet d'offrir une fois de plus l'un des défilés les plus suivis de cette édition. De même que Vivienne Westwood, qui présente comme à l'accoutumée sa deuxième ligne, Red Label.

À l'instar de la célèbre styliste rousse icône de la mode punk qui a choisi Paris pour sa collection principale, d'autres marques britanniques comme Alexander McQueen et Stella McCartney défilent ailleurs qu'à Londres.

Mais cette tendance est de l'histoire ancienne, assure Caroline Rush, citant les stylistes «stars» Christopher Kane et Jonathan Saunders parmi les fidèles à la capitale britannique.

Cette édition est d'ailleurs marquée par les retours de Preen, du duo britannique Thornton/Bregazzi, et du créateur de chapeaux Philip Treacy, auteur de l'extravagant couvre-chef beige porté par la princesse Beatrice au mariage de William et Kate en 2011.

Les imprimés graphiques et colorés promettent d'être au rendez-vous de cette semaine londonienne, notamment lors des défilés de Mary Katrantzou, Peter Pilotto et Erdem.

Et Minnie la souris fera ses premiers pas sur les catwalks londoniens: une collection, inspirée de la petite amie de Mickey, le célèbre personnage de dessins animés de Disney, a été confectionnée par plusieurs créateurs de la Fashion Week, et sera présentée samedi à Somerset House.