Les défilés de la mode d'été à Rio, qui se sont ouverts mardi avec des collections de bikinis célébrant la mode de plage, ont été accompagnés de manifestations de mannequins noirs protestant contre leur faible présence sur les podiums.

Les cinq jours de défilés de la Fashion Rio ont été avancés à fin mai en raison de Rio+20, le sommet de l'ONU sur le développement durable (du 13 au 22 juin) et déplacés de la zone portuaire où ils se déroulent habituellement au Jockey Club, l'hippodrome de Rio, situé dans la zone touristique.

Avant les défilés officiels, une vingtaine de mannequins noirs, hommes et femmes, ont fait un «défilé-protestation» pour exiger qu'au moins 10% des mannequins brésiliens soient afro-descendants dans un pays où la moitié de la population est noire ou métisse.

«L'exclusion des noirs est un abus et un attentat contre la diversité nationale», a déclaré à l'AFP le franciscain Frei David, directeur de l'ONG Eduardo à l'initiative de la manifestation. Cette ONG lutte pour faciliter l'accès du travail aux noirs et aux indiens.

Durant la semaine de la mode de Rio il y aura de l'espace pour des présentations «politisées», ont cependant annoncé les organisateurs.

Le collectif de créateurs «Oestudio» qui dévoilera sa collection samedi présentera sur les podiums le thème R.U.A (Réalité Urbaine Anonyme) qui s'inspire des sans abris. Les accessoires de la collection ont été faits par les «Hommes d'Emmaüs», une ONG de réhabilitation sociale. Les vêtements expriment «l'esprit chaotique de la rue», ont expliqué les créateurs au quotidien Valor.

Lors de cette 21è édition de la Fashion Rio, 29 griffes de prêt-à-porter présenteront leurs collections.