L'exposition La planète mode de Jean Paul Gaultier - De la rue aux étoiles explorera les sources d'inspiration du couturier, réparties en cinq grands thèmes. Question de mieux comprendre ce qui motive ce grand pourfendeur de tabous depuis ses débuts en 1976, nous vous proposons un court survol des cinq sections que vous pourrez parcourir à compter de la mi-juin (17 juin au 2 octobre), au Musée des beaux-arts de Montréal.

Les Paris de Jean Paul Gaultier

Le «p'tit gars des banlieues de Paris» était complètement obnubilé par les lumières de la grande ville. À l'école, il se faisait des amis en leur dessinant des danseuses des Folies bergères. Le film Falbalas, de Jacques Becker, fut une de ses premières influences. Puis il a toujours eu un faible pour la variété française. À 75 ans, la mythique accordéoniste Yvette Horner portait une combinaison en paillettes dorées signée JPG. Et qui n'est pas tombé sous le charme de la rayure bretonne, qu'il a su parisianiser comme nul autre?

Les métissages

Le tatouage traditionnel maori, l'Afrique, les plumes exotiques, le folklore des pays de l'Est, les vierges mexicaines... Jean Paul Gaultier a fait le tour du monde dans ses nombreuses collections. De même, dans sa vision d'une ouverture et d'une tolérance exemplaires, il a fait défiler des Blancs, des bridés, des Noirs, des grosses, des petites, des vieilles, des tatoués, des beaux, des «laids».





Photo fournie par le Musée des Beaux-Arts

Les Paris

Multi-gender

Dans les défilés de Gaultier, les hommes ont porté des jupes et les femmes ont joué les Zoro. Le couturier a toujours aimé montrer le côté masculin de la femme et le côté féminin de l'homme. La mannequin québécois Ève Salvail, qui a défilé pour lui dans les années 90, en est un bon exemple. Mais la «femme-femme» demeure aussi très présente. La femme encagée se libère. Alors que le corset était traditionnellement conçu pour rectifier le corps de la femme, il est davantage utilisé pour le révéler, dans le monde de JPG. Et pourquoi la mannequin aurait-elle besoin d'être une taille 0? Tous les types de beauté sont admis sur sa passerelle.





Eurotrash/Classé X

La provocation a toujours fait partie de l'esprit Gaultier. Aussi a-t-il introduit dans la couture des matières normalement réservées au fétichisme et aux sex shops (latex, fermetures éclair, etc.). «J'aime mettre ensemble des choses opposées, juxtaposer des univers inverses», expliquait-il vendredi, en conférence de presse. Si on peut aujourd'hui porter un legging en latex avec un chemisier en soie, c'est un peu beaucoup grâce à lui... et à Madonna, une de ses muses les plus marquantes.





Photo: AP

Multi-gender

Metropolis

Le futurisme est au coeur des préoccupations du couturier. En 1976, il proposait des bijoux électroniques. En 2009, il habillait la chanteuse Kylie Minogue en combinaison métallique digne d'une Barbarella du troisième millénaire et Arielle Dombasle en bustier du futur. Un autre bel exemple de l'intarissable curiosité de cet immense créateur.

Photo: AP

Eurotrash/Classé X