Virginie, adolescente de cinquième secondaire, confirme: le choix d'une robe pour le bal de fin d'études est une chose trrrrès importante. «Parce que c'est le résultat de cinq années de travail», dit-elle.

Il faut donc une robe spéciale. Bien souvent, on parle d'une tenue sublime, souvent glamourissime, bref, digne d'une star sur tapis rouge. Une robe sirène, princesse ou cocktail, dos nu ou à bretelles, avec rivière de strass, bouillons ou drapés.

 

«Elles désirent une robe glamour, très wow! car, disent-elles, un bal de fin d'études n'arrive qu'une fois», explique Maria Zampino, copropriétaire de la boutique Bella Moda, sur la Plaza Saint-Hubert, à Montréal, une destination toujours très courue par les Cendrillon - pardon, les élèves à la cherche d'une robe de bal. «Nous tenons un registre des écoles pour éviter, dans la mesure du possible, que deux élèves portent la même robe», enchaîne la commerçante.

«J'espère ne pas voir une fille porter la même robe que la mienne au bal, car ce sera une catastrophe», souligne Frédérique, 17 ans.

Emballement pour le bal

Depuis le début des années 90, le phénomène des robes de bal n'a cessé de s'amplifier. Il atteint parfois des proportions dignes des Oscars.

Nicole, mère de deux adolescentes, à Montréal, confie. «C'était le bal de l'aînée, l'an passé, et elle a porté trois robes: une pour la cérémonie de remise des diplômes, une autre, longue, pour le bal et une autre, plus sexy, pour l'après-bal qui a suivi, tard dans la nuit. Sans compter le maquillage, la coiffure, les chaussures, les bijoux...»

Et ensuite? «Elles affichent les photos sur Facebook!» précise Nicole.

Christiane Doucet, styliste et propriétaire de l'atelier-boutique Coup de foudre, à Longueuil, a observé l'évolution du marché. «Depuis près de 20 ans, la demande pour les robes de bal a toujours augmenté. Aujourd'hui, elles représentent 75% de mon chiffre d'affaires, calcule-t-elle. Autrement, je dessine des robes de soirée et des robes pour le cortège de la mariée.»

Mme Doucet se positionne comme une solution de rechange aux commerces remplis de robes à l'esprit «hollywoodien» de la Plaza Saint-Hubert.

«Disons que mes modèles ne sont pas pourvus de brillants et que leur allure est plus moderne, précise la styliste. J'offre entre autres des robes à jupe ballon», explique celle qui, depuis trois ans, note un retour aux robes cocktails, donc plus courtes, pour le bal.

Certaines jeunes filles vont aller jusqu'à se faire offrir une robe signée par un designer réputé. Celles griffées BCBGMAXAZRIA sont d'ailleurs très prisées.

Le Château entre dans la danse

Ce printemps, l'imposant détaillant canadien Le Château, connu pour son grand choix de robes, marque clairement son entrée dans le marché de la robe de bal. «Nos designers sont allés dans les hôtels où se tenaient les grands bals de fin d'études, l'an passé, et ils ont observé les styles de robes adoptés par les diplômées», explique Franco Rocchi, vice-président principal du Château.

Depuis le mois dernier, les 220 magasins de l'entreprise possèdent un registre des écoles pour les robes de bal. Les clientes qui choisissent une robe peuvent l'inscrire dans cette base de données. Ainsi, les risques qu'une autre fille de son école porte la même robe sont considérablement réduits.

 

BCBGMAXAZRIA: www.bcbg.com

Bella Moda: 514-276-5140

Coup de foudre: www.boutiquecoupdefoudre.com

Le Château: www.lechateau.ca

Plaza Saint-Hubert: www.plazasthubert.com (section «bal de finissants»)