La Fashion Week de Paris a connu mercredi une première journée hétéroclite, entre le chic urbain de Anne Valérie Hash, l'élégance des aventurières polaires de Felipe Oliveira Baptista et la sobriété, matinée de soies aux couleurs vives, de Dries Van Noten.

Difficile de trouver une ligne directrice au défilé Rochas, qui présentait la deuxième collection de son nouveau styliste milanais, Marco Zanini.Des noeuds soyeux récurrents, sinon beaucoup de couleurs vives et un peu de noir, une jupe plissée, un pantalon en cuir ou en velours noir, un manteau léopard, une veste en laine jaune citron, des imprimés dorés.

Pour la bande son, c'était le tube des années 1960 «Crimson and Clover», renvoyant à certaines tenues babydoll ou d'autres longilignes aux couleurs acidulées, comme cette robe bleue décorée d'un gros noeud argenté, portée sous un énorme manteau de fourrure blanche.

Grande cohérence en revanche chez Felipe Oliveira Baptista, 35 ans, dans un univers de «pionniers, de vastes étendues arctiques, de mammifères polaires de tout poil».

«Je veux revenir à l'essentiel et créer une garde-robe multifonction, des vêtements polyvalents qui peuvent s'adapter à différentes circonstances», a-t-il expliqué à l'AFP en coulisses.

Dans le gymnase d'un lycée parisien, ses modèles à bottines ou cuissardes à franges, virevoletant à leur passage, portent de drôles de bonnets leur protégeant les oreilles du froid et des lunettes d'aviateurs.

Des mini-robes d'une grande simplicité, des blousons en fourrure avec capuches. Du noir, crème ou marron chaud. Pour le soir, des robes aux motifs géométriques et couleurs douces, avec de grandes poches ouvertes sur les hanches.

Sous les dorures d'un salon de l'Hôtel de ville, Dries Van Noten a présenté, sous le regard attentif de Jane Birkin au premier rang, des pantalons jodhpur, des vestes et manteaux aux belles matières sans la moindre fioriture.

Un petit côté années 1960 aussi avec ses jupes amples, ceinturées de près à la taille et coupées à mi-mollet, dans une ambiance sonore angoissante, entre la musique du «Vertigo» d'Hitchcock et une voix parlée masculine.

Le couturier belge allie souvent, pour le jour, le bleu foncé et le vert olive. A l'approche du soir, il sort des vestes dorées et des broderies argentées portées sur des imprimés floraux en satin.

Anne Valérie Hash s'est inspirée «de la rue» pour créer ses caleçons longs et capuches, jouant sur les transparences pour un look plus aérien.

«Pas facile de rester léger en hiver», confiait la styliste trentenaire à l'AFP quelques jours avant son défilé. «Les lycéennes portent des leggings, des gros sweats et osent mélanges et superpositions. J'ai voulu garder cet esprit «streetwear», avec de l'élégance».

Apparaissent des tailleurs noirs aux bermudas longs, bordés d'un voilage bleu ou lie-de-vin qui se rappelle aussi en chemisier, beaucoup de jerseys gris en combinaison ou robe, et une multitude de chemisiers transparents.