Dolce&Gabbana a fait souffler un vent de nostalgie sicilienne dimanche sur les podiums milanais, où Fendi a de son côté décliné une femme de rêve transparente de sensualité.

Pour le cinquième jour des collections de prêt-à-porter pour l'été 2010, c'est un hommage émouvant à la Sicile qu'a proposé Dolce&Gabbana à travers une réinterprétation des basiques de la garde-robe insulaire.

La tenue noire traditionnelle des vieilles Siciliennes devient ainsi une robe ultra-courte rebrodée et associée à des ballerines de daim rouge sang.

Les franges de leurs châles sont transformées en jupes ou en capes. Superposées sur plusieurs niveaux, elles deviennent de véritables robes: on croirait voir une poupée en costume folklorique.

Et l'Espagne n'est pas loin quand débarque sur le podium une torera sanglée dans un pantalon noir à taille haute surmonté d'un boléro noir hyper ajusté. Dernier détail: un petit lacet de cuir noir noué autour du col de la chemise.

On passe ensuite en Andalousie avec une danseuse de flamenco provocante en robe décolletée à motif panthère rouge et noir. Pour couvrir les épaules, un filet de pêcheur noir ou un pan de dentelle noire comme l'encre qui ne cache rien.

Plus contemporain, un corset couleur sable surmonté d'un cache-coeur noir: il fait trop chaud pour s'habiller plus! Pour les plus sages, un petit tailleur virginal tout en broderies.

Chez Fendi, pas de demi-mesures: c'est ou très long ou très court, mais tout en légèreté. Pour un songe d'une nuit d'été, Karl Lagerfeld propose une longuissime robe en mousseline aigue-marine nuageuse qui semble flotter sur le podium.

Si on tient vraiment à montrer ses jambes, on optera pour une petite jupe en daim rouge ou mieux encore un mini-short noir avec soutien-gorge assorti recouverts d'un simple voile transparent.

Pour le soir, même alternative entre une longue robe couleur chair ajourée et une micro-robe du même coloris ornée d'une traîne quasi-royale.

Les tissus sont torturés, malmenés, déchirés ou ajourés pour un rendu ultra-aérien: lin, tulle, dentelle, tricot, jersey se mélangent et s'entrelacent avec des détails en daim, crocodile ou fourrure.

Pour les couleurs, c'est la douceur qui prédomine: craie, sable, chair, ocre, aigue-marine, corail... Somme toute, une palette très plage!

Missoni offre aussi un répertoire de couleurs naturelles (jaune, paille, sable, vert, bleu...) et joue avec les superpositions. Pour le petit matin, un manteau ultra-léger descendant jusqu'aux chevilles s'ouvre sur un short et un bustier minimalistes, pour le soir une robe drapée à la romaine scintille en bleu et doré.

Chez Marni, c'est le mélange des genres qui prédomine, tant au niveau des matières (soie et coton, lin et papier pressé sur de l'organza) que des motifs (pois, rayures, carreaux, motifs floraux et géométriques).

Un foulard de soie dans les cheveux, la femme Marni joue avec les superpositions: legging, jupe-short, tunique. Résultat: une silhouette fluide et décontractée.

Les couleurs? Plutôt automnales, avec tout de même un clin d'oeil au Swinging London à travers une série de robes à fleurs où s'entrechoquent du rouge vif, du violet ultra, du bleu cobalt et du jaune citron.

Esprit gothico-rock chez John Richmond: du cuir, du jean déchiré et ajouré, des bas résille et des perfectos.

Lundi, ce sera notamment au tour de Dsquared, Frankie Morello et Laura Biagiotti de présenter leurs collections.