John Galliano pour Christian Dior a proposé d'affronter la rigueur hivernale avec un vestiaire d'une opulence orientalisante, tout en rondeurs et fluidité, cachemire brodé, brocarts et soieries, dans la collection de prêt-à-porter féminin présentée vendredi.

Dans une tente dressée dans le Jardin des Tuileries à Paris, surgissant d'un grand paravent doré représentant des brins de muguet, la fleur emblématique de la maison, sont apparues des silhouettes aux épaules arrondies, aux jupes-oeuf resserrées au genou, aux vestes toujours cintrées mais à la taille parfois juste marquée d'un lien.De grands cols de fourrure réchauffent des manteaux en jacquard de laine noire dans lesquels s'emmitouflent des femmes rappelant les élégantes des années 20. La fourrure se pose aussi aux poignets, court le long de l'ourlet, ou s'éclaire de broderies précieuses. Elle se décline aussi en gilet, par exemple d'astrakan ocre brodé sur une combinaison de soie.

Le soir, on troquera le tailleur pour une élégance de sultane, en se glissant dans un pantalon oriental en satin ou en lamé, ou bien dans une combinaison-pantalon en mousseline aux manches ou au plastron rebrodés de fils métalliques et de pierreries. A moins de préférer une robe légère à motif cachemire.

Le violet, le rouge, le fuchsia, le bleu, l'or et l'argent complètent le noir et le gris Dior de cette collection qui a été applaudie notamment par les actrices Charlize Theron et Milla Jovovich.

Chez Issey Miyake, Dai Fujiwara a dessiné, en partenariat avec des maîtres de karaté, une collection centrée sur le mouvement, facilité par des coupes souvent amples, des plissés judicieusement placés et des matières souples qui, dit-il, «permettent de bouger rapidement».

Des chorégraphies à base de mouvements de karaté ont ponctué le défilé.

Le styliste japonais propose par exemple des pantalons amples plissés sur la moitié inférieure de la jambe, d'autres resserrés aux chevilles, des combinaisons-pantalons bouffantes couleur brique et d'une fluidité inspirée par des laques japonaises. L'objectif de ces vêtements, réalisés en polyester ou en fine laine, est de «permettre une aisance parfaite des mouvements du corps».

Ailleurs, des «filets» noirs sur des hauts de couleur fluo ou à même la peau dessinent des motifs géométriques sans entraver le mouvement.

Des motifs contrastés (noir et rouge, noir et bleu vif...) comme des éclats de kaléïdoscope jouent les illusions d'optique sur de courtes robes.

La collection s'achève sur une note aérienne avec de longues robes composées d'un feuilletage de carrés en polyester aux rayures verticales contrastées (jaune-orange, rose-gris...).

Gaspard Yurikievich s'est intéressé plutôt aux élans du coeur dans une collection intitulée «Passion, Love and Pleasure» (passion, amour et plaisir).

Il dit s'être inspiré «des codes vestimentaires des années 30 et de leur réinterprétation ultérieure dans les années 70 et les décennies suivantes», ainsi que de «l'ultra-féminité» telle que le cinéaste Bob Fosse l'a mise en scène dans «Cabaret».

Le créateur propose de courtes robes aux broderies Art déco à col bateau, des robes en satin, des micro-robes en paillettes réversibles, des tops imprimés de têtes de femme buvant une coupe de champagne, des mini-capes en fourrure. Les jambes se gainent de jambières ou de collants auxquels se superposent des chaussettes.