Après quatre jours de collections raffinées et parfois très audacieuses, les défilés homme à Milan se sont conclus mardi avec le chic intemporel de Giorgio Armani qui arborait un pin's à l'effigie de Barack Obama pour saluer l'investiture du président américain.

Chez Giorgio Armani, le velours est partout, ras et lisse à en être brillant, noir ou marron, sur des vestes près du corps et des pantalons à pli, qui osent même parfois la forme sarouel.

Sous des vestes toujours aussi impeccables, le couturier croise et décroise les chemises en soie, leur ajoute des cols bénitier ou clergyman. Un petit gilet molletonné bordé de fourrure vient réchauffer le torse, une longue écharpe se termine sur des poches moelleuses où plongent les mains.

Envers ou endroit? Les Français Marithé+François Girbaud tournent les vêtements dans tous les sens, les roulent, les plient et les rangent dans leurs propres poches. Et axent leur collection autour du sac, cherchant à les rendre inutiles avec une garde-robe qui peut stocker un maximum d'objets.

«Nous avons en quelque sorte déclaré la guerre au sac! On a joué sur l'expression «s'habiller comme un sac», et aussi sur le concept contenu/contenant», explique à l'AFP François Girbaud, montrant comment des vestes se transforment en sacs-à-dos ou comment un gilet expose ses poches multiples.

«On est en plein dans la crise et se dire que tout va bien serait de l'inconscience. Face à ce moment, il vaut mieux être créatif car ce n'est pas en croisant les bras que ça va s'arranger. Il y a énormément de gens qui fondent leur espoir sur Obama (pour résoudre la crise) mais qu'un homme noir ait été élu représente déjà beaucoup», selon M. Girbaud.

Chez DSquared, le noeud papillon ne quitte pas le cou des modèles et accompagne une déstructuration rigolote du costume imaginée par les stylistes jumeaux canadiens Dean et Dan Caten, qui s'amusent aussi à faire défiler parmi leurs mannequins des frères jumeaux.

Sous ce fameux noeud papillon qui se recouvre parfois de fourrure ou n'hésite pas à se porter dénoué, une veste en jeans se glisse sous un smoking, les manches des chemises blanches, retroussées, sont retenues par des remonte-chaussettes, une casquette décontractée vient coiffer le tout.

On laisse ostensiblement dépasser l'élastique de son caleçon et on ne fixe pas ses bretelles pour qu'elles flottent comme un foulard. Et quand au petit gilet queue-de-pie, il s'enfile négligemment sur un gros sweat-shirt en coton gris. Ne pas oublier de chausser de scintillantes chaussures bicolores vernies.

L'homme D&G, la ligne bis des stylistes Domenico Dolce et Stefano Gabbana, adopte des costumes et des chemises placardées d'impressions passementerie - feuillages, médailles et pompons militaires, galons - qui semblent peintes à la main.

L'astrakan, fourrure particulièrement prisé par les stylistes qui ont défilé à Milan, se mélange à de la maille, se pose sur le col d'un manteau ou recouvre un perfecto, tandis que le velours prend des allures de tapisserie avec des reproductions de tableau style renaissance.