Un juge du Sergipe, État du nord-est du Brésil, a ordonné lundi aux opérateurs de téléphonie fixe du pays de bloquer la messagerie WhatsApp pour 72 heures pour rétention d'informations dans le cadre d'une enquête.

«Nous avons ordonné le blocage de WhatsApp à partir de 14 h (13 h à Montréal) de ce lundi», a déclaré à l'AFP un porte-parole de ce tribunal.

Dans un communiqué, le tribunal explique que Facebook, propriétaire de l'application, n'a pas fourni d'informations sur une bande de trafiquants de drogue locale.

Ce juge a accepté un recours de la police fédérale, soutenu par le parquet, qui demandait de lever le secret sur les messages liés à l'enquête sur le trafic de drogue.

Les cinq opérateurs - TIM, Oi, Vivo, Claro et Nextel - ont déjà reçu l'ordre judiciaire et fait savoir qu'ils le respecteraient, car ils sont passibles d'une amende de 500 000 reais (près de 182 000 $ CAN) par jour s'ils n'obéissent pas, selon la presse.

WhatsApp ne s'est pas encore prononcé et Facebook a déclaré à l'AFP qu'il ne ferait pas de commentaires lundi.

Ce même juge Marcel Montalvao avait décrété en mars la détention préventive de l'Argentin Diego Dzodan, vice-président de Facebook pour l'Amérique latine.

Celui-ci avait été arrêté et interrogé le 1er mars à São Paulo pour avoir refusé à plusieurs reprises de collaborer à une enquête sur une bande de trafiquants du Sergipe qui communiquaient via WhatsApp. M. Dzodan avait été relâché le lendemain, un autre juge du Sergipe ayant estimé la mesure «extrême».

De son côté, l'application de messagerie assurait ne disposer d'aucun serveur au Brésil où seraient conservées les conversations.

En décembre dernier, WhatsApp avait déjà été bloquée pendant 12 heures par un juge pour ces mêmes raisons de rétention d'informations.

Le blocage, qui avait révolté des millions d'utilisateurs, avait été annulé par une cour d'appel.