Le géant de l'électronique Sony a annoncé jeudi le rachat à son partenaire suédois Ericsson de la part détenue par ce dernier dans leur coentreprise de téléphones mobiles, de façon à maîtriser pleinement cette activité cruciale dans la stratégie du groupe japonais.

«Sony va acquérir la participation 50% d'Ericsson dans Sony Ericsson (...) qui deviendra ainsi une filiale appartenant intégralement à Sony», ont écrit les deux groupe dans des communiqués séparés.

La transaction, d'un montant de 1,05 milliard d'euros (1,46 milliard de dollars) en numéraire, comprend aussi des brevets et un accord de licences.

Sous réserve d'approbation par les autorités de la concurrence, elle devrait être effective d'ici au mois de janvier.

La coentreprise nippo-suédoise Sony-Ericsson, sixième acteur mondial du secteur, avait vu le jour en 2001, lors du rapprochement des divisions alors mal en point de téléphones cellulaires d'Ericsson et de Sony.

«Ce fut un intense et bon partenariat et nous allons continuer de travailler ensemble sur diverses technologies pour les milliards d'appareils connectés dans le monde», a commenté le PDG d'Ericsson, Hans Vestberg, lors d'une conférence de presse avec son homologue de Sony, Howard Stringer.

«Les activités mobiles perdaient de l'argent, elles sont désormais profitables», a-t-il rappelé.

L'an passé, Sony-Ericsson a dégagé un bénéfice net de 90 millions d'euros, contre une perte net de 836 millions l'année précédente.

Redevenant une filiale à 100% de Sony, l'activité mobile va rejoindre le groupe des appareils électroniques du fleuron nippon.

«Cette opération permet à Sony de faire entrer les smartphones dans sa gamme de produits grand public connectés, au côté des tablettes numériques, des ordinateurs et des téléviseurs», s'est félicité le groupe japonais, pour qui les mobiles étaient un peu la pièce manquante d'un puzzle.

Sony-Ericsson a pris avec succès le tournant des téléphones multimédias haut de gamme multifonctionnels (smartphones) grâce aux modèles Xperia basés sur le système d'exploitation Android du géant américain de l'internet Google. Les Xperia concurrencent ainsi les Galaxy du sud-coréen Samsung Electronics ou les iPhone d'Apple.

«Les ventes de smartphones explosent, les gens s'en servent partout, tout le temps», pour des activités de plus en plus nombreuses et pour se divertir en profitant d'une qualité meilleure et de contenus croissants, s'est réjoui M. Stringer.

Grâce aux plates-formes en ligne PlayStation Network et Sony Entertainment Network pour consoles de jeux et autres terminaux (TV, smartphones, tablettes et PC), Sony se considère comme le seul groupe d'électronique qui contrôle directement une offre englobant autant de terminaux et produisant autant de contenus multimédias.

«Cette transaction est une étape stratégique logique», a-t-il souligné.

«Sony va davantage être en mesure de proposer plus rapidement et plus largement des appareils qui se connectent les uns aux autres et ouvrent de nouveaux univers de divertissement», a poursuivi M. Stringer.

Les smartphones, à large écran tactile, ont représenté 80% des ventes de la coentreprise entre les mois de juillet et septembre.

En 2012, ils constitueront 100% de la gamme Sony-Ericsson dont la marque devrait pas la suite changer.

Une équipe de travail va étudier la meilleure façon de combiner les activités de promotion et de ventes des mobiles pour profiter au mieux des synergies de groupe, a indiqué M. Stringer.

Depuis son arrivée à la tête de Sony en juin 2005, cet Américain, venu de l'univers de la télévision, a modifié en profondeur sa structure pour en faire une entreprise mariant au mieux ses offres d'équipements et de contenus (jeux vidéo, films, musiques, etc.)

Pour Ericsson, qui se positionne comme un équipementier de technologies sans fil pour une diversité de terminaux, il n'est, selon son patron, «plus indispensable de produire des téléphones mobiles comme cela pouvait être le cas dans le passé».

«Aujourd'hui, la priorité d'Ericsson est le marché intégral des technologies sans fil, pour tous les appareils au-delà des seuls téléphones», a-t-il insisté.