Le BlackBerry, accessoire de téléphonie mobile incontournable de beaucoup d'hommes d'affaires, est devenu le moyen de communication privilégié des criminels, a déploré un ministre sud-africain, cité mardi par la presse.

«Il y a des faits prouvant que les malfaiteurs utilisent désormais la messagerie BlackBerry (BBM) pour organiser et commettre leurs crimes», a déclaré Obed Bapela, ministre adjoint des Communications, qui participait lundi à un colloque spécialisé sur les télécoms à East London, dans le sud du pays.

«Nous voulons passer en revue la messagerie du BlackBerry comme au Royaume-Uni et en Arabie Saoudite», a-t-il indiqué, tout en ajoutant que le gouvernement n'avait pas l'intention d'espionner les conversations mais d'intercepter uniquement celles des criminels, après autorisation d'un juge.

Selon le quotidien économique Business Day, il a souligné «le niveau élevé de la menace criminelle» en Afrique du Sud.

Il y a en moyenne 46 meurtres enregistrés par jour, un taux d'homicides huit fois supérieur à celui des Etats-Unis et 60 policiers morts en service depuis le début de l'année.

La messagerie des portables, commercialisés par l'entreprise canadienne Research in Motion (RIM) est cryptée contrairement aux réseaux sociaux comme Twitter.

La messagerie BlackBerry (BBM) possède deux autres avantages: elle est gratuite et permet d'envoyer le même message à plusieurs personnes à la fois.

BlackBerry, mais aussi Twitter et Facebook ont été largement utilisés par les manifestants notamment en Égypte, et par les émeutiers en Grande-Bretagne.

Le député de l'opposition britannique, David Lammy, élu de Tottenham, le quartier du nord de Londres où avaient éclaté les premières émeutes en août , a demandé à BlackBerry de réfléchir à la possibilité de suspendre son service de messagerie.